Le 11 mai, 2022, Auvergne
(le printemps, c’est toujours aussi magnifique!)
Ce matin, je me réveille avec ce mot : transmettre,
Transmettre
le souci premier du disciple,
le maître parle, le maître vit,
le maître montre, le maître explique,
le maître réprouve quelquefois,
approuve dans d’autres,
mais le disciple lui écoute,
observe, pose des questions,
et transmet.
* * *
Une amie juive, une fois m’avait fait la remarque : pourquoi Jésus n’a-t-il pas écrit, les prophètes eux l’ont fait et grâce à ça, on sait ce qu’ils ont voulu dire,
mais Jésus, lui il n’a pas laissé de traces écrites de ses pensées,
comment peut-on savoir ce qu’il a voulu dire vraiment ?
( question sans réponse….est-il mort trop tôt et n’aurait-il pas eu le loisir de le faire tranquillement en s’isolant du monde pour un temps? On parle de l’humilité de Jésus mais on ne sait pas ce que ça veut dire... ça doit signifier sans doute ne pas prendre le temps d’écrire ses idées à soi …)
* * *
Jésus n’a rien écrit, il n’est l’auteur d’aucun évangile,
tout repose sur l’intégrité de ceux qui ont rapporté ses paroles, ses faits et gestes,
tout repose sur la droiture de leur cœur, leur volonté de ne rien falsifier, leur refus de chercher une gloire quelconque dans la rédaction de leur œuvre
on ne les connaît pas vraiment ces écrivains, on n’est même pas sûrs de qui ils étaient et surtout on ne sait comment ils ont rédigé leur texte, quelle a été la genèse de leur écriture,
Qui ont-ils consulté ? Avec qui ont-ils parlé ? Qui ont-ils cru et qui ont-il mis en doute ? Et surtout qu’est-ce qui s’est passé dans leur tête quand ils écrivaient ? Quelqu’un leur a-t-il demandé de le faire ?
Ont-ils beaucoup prié chaque fois qu’ils ont pris la plume ? ( bon ce n’était pas une plume!) Ont- ils écrit tout d’une traite, ou se sont-ils relus et corrigés des dizaines de fois ?
Tant de questions que l’on se pose et auxquelles, on ne peut pas répondre malgré toutes les recherches que l’on peut faire,
C’est dingue quand même !
C’est dingue d’être obligé de s’appuyer sur le témoignage des autres, sur des personnes que l’on ne connaît pas, et d’être obligés de leur faire confiance…
C’est fou !
* * *
Que ce soit l’évangile de Marc ou celui de Jean, il nous faut faire confiance à ces ancêtres lointains (qui n’en sont pas vraiment) ces inconnus, d’un autre temps, d’un autre lieu, d’une autre langue, d’une autre religion même, pour essayer de savoir qui était ce Jésus dont ils nous parlent… car Il est trop tard maintenant pour faire une enquête : on ne peut qu’espérer que leurs contemporains l’aient faite sérieusement pour donner crédence à ce qui a été écrit…
Comment arriver à la conviction qu’ils n’ont pas menti, qu’ils n’ont pas inventé, qu’ils n’ont pas essayé de nous tromper ?
C’est énorme quand même de penser que croire en Jésus Christ, c’est croire aussi en l’intégrité de ceux qui ont cru en lui…
* * *
Dieu seul peut apposer son sceau à nos textes sacrés
Il peut seul en être la garantie
Mais Dieu nous oblige à faire confiance à d’autres
à d’autres comme nous pour transmettre
ses vérités, sa volonté,
La confiance qu’il a mise en nous, c’est fou quand même !