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L'aube prometteuse, hier. le 24 février

L'aube prometteuse, hier. le 24 février

Le jeudi 25 février 202, la Virginie, États Unis !


 

( le printemps est-il vraiment arrivé ? Presque toute la neige a fondu, le ciel est bleu, les oiseaux font un boucan du tonnerre et un peu partout les tiges vertes sortent du sol : mais pas encore de bourgeons sur les arbres…)


C’était hier que la saga a commencé ou avant-hier ou peut-être la semaine dernière ou même bien avant...je ne sais plus…ou plutôt c'était le dénouement d'un long périple

 

D’abord le parcours du combattant


 

D’abord, il y a eu toutes les rumeurs vraie et fausses de gens qui avaient eu le vaccin car ils avaient pu se connecter à travers tel ou tel lien ou ils s’étaient présentés à un site de distribution alertés par des amis ou parce- qu’« on » leur avait téléphoné et demandé de se présenter dans la demie heure qui suivait à une adresse située à une heure de route de chez eux….

 

 

Après, il y a eu ma frénésie de coups de téléphone pour savoir où on pouvait avoir ce fameux vaccin sachant que selon les informations dites officielles que j’avais eues, on était dans la catégorie 1b juste après celle de 1a… donc coups de téléphone totalement inutiles où au pire je me suis fait insultée ….et au mieux j’ai eux des interlocutrices d’une gentillesse remarquable...mais aucun résultat

 

 

 

Ensuite, il y a eu l’inscription à différents sites officiels de santé publique ( ce qui est inhabituel ici où tout est organisé et fonctionne avec des entreprises privées ..) un régional, du comté rural auquel on appartient et l’autre de l’État de la Virginie qui nous ont promis que l’on serait contacté quand ce serait notre tour…

 

 

Et puis, bien sûr, pendant tout ce temps là, à la télévision et aussi dans les journaux, on avait des reportages sur les dysfonctionnements du système, ou les scandales de comment les riches et les stars pouvaient eux, se faire vacciner sans problème (comme si c’était une nouveauté), ou encore les déclarations des porte-parole du gouvernement (local, régional et fédéral) et des conseils de débrouillardise pour pouvoir obtenir un rendez-vous. Sans mentionner au milieu de tout ça, ceux qui au contraire ne voulaient pas se faire vacciner et où j’ai appris, entre autre, que les communautés noires et d’amérindiens étaient très réticentes car dans le passé elles avaient été utilisées à leur insu par le gouvernement fédéral comme cobayes pour des test médicaux ou des stérilisations forcées...

 

 

Finalement, je me suis dit à Dieu va ( j’aurais du commencer par là) et j’ai attendu…

 

 

Le jour J

 

 

(Veillez dit l’évangile car vous ne savez ni le jour, ni l’heure...)

 

Mais d’abord, la veille au soir...Par hasard aux environs de 22 heures 30 , je consulte mes mails et j’en vois un qui me dit, vaccination demain (au centre où se tiennent les foires agricoles de la région) réservez votre place en prenant rendez-vous… Branle-bas de combat...je réveille mon mari pour lui demander des détails sur son assurance ( finalement je n’en avais pas besoin) pour l’inscrire ainsi que pour moi-même, sachant que si j’attendais le lendemain, toutes les places seraient prises….

 

Et évidemment, il y avait des tas de questions à répondre (race, ethnicité, occupation, type de résidence, allergies à des produits aux noms barbares avec heureusement la mention à cocher « I don’t know) ou si on avait besoin d’aide pour se déplacer)...je me suis trompée une ou deux fois mais je suis finalement arrivée à tout remplir et à avoir un rendez-vous à la même heure pour mon mari et moi, ce que j’ai considéré comme étant une réussite toute à fait spectaculaire. Je dois dire que ça m’énerve toujours quand on me demande ma race….alors je coche « other » ou selon les formulaires, «  do not want to say » même si je sais évidemment que le but de ces informations c’est pour être sûr que ce ne sont pas tous les blancs qui raflent tout….Bref…

 

Bien sûr, sur le formulaire à signer, il y avait le nom du vaccin (Moderna) et l’accord à donner étant donné tous les risques que l’on prenait en acceptant de se faire vacciner...j’ai zappé...sachant que le 100 % n’existait pas pour aucun médicament ou aucun vaccin...

 

( finalement, il semble qu’il y a dû avoir une livraison massive de vaccin en Virginie, après la période neige et froid qui avait perturbé leur arrivée : autour de moi d’autres personnes aussi ont été convoquées ; les personnes plus jeunes qui travaillent dans des industries étant considérées comme essentielles)

 

On y est allé de bonne heure au cas où… et pour une fois (une fois n’est pas coutume) j’ai été agréablement surprise de la manière dont tout était organisé…

 

 

Première étape

 

 

Le lieu on le connaissait bien, car on y va pour voir les activités de la foire agricole, espèce de grande fête foraine avec exposition d’animaux, de produits fait maisons qui reçoivent des prix décernés par des jury du coin...Il y a comme bâtiment, entre autre, un grand hangar où se déroule souvent des ventes aux enchères où sont offerts, quand ce n’est pas la foire mais une levée de fond par les Mennonites, des quilts magnifiques, faits main par les communautés locales et qui sont vendus à des prix inabordables...mais comme c’est une bonne cause, on essaie de faire monter les prix…

 

Toujours est-il que le parking, en terre battue devant le bâtiment était presque plein et à l’entrée c’était des membres de la caserne de pompiers de la localité qui étaient chargés de diriger les gens , en uniforme ou au moins ayant la mention de leur organisation écrite sur leurs vestes ( Rockingham County Fire and Rescue Department). En fait, c’est le Samu français…

 

 

La place des bénévoles

 

 

Il faut savoir, que ce service d’urgence, comprend un nombre assez limité de personnes qui sont des employés (au total 85 à plein temps) et un autre beaucoup plus nombreux de bénévoles (530 à peu près) qui ont reçu des formations médicales et qui font tourner la boutique : ce sont les premiers sur les lieux d’accidents ou transports de malades après qu’un appel d’urgence ait été placé. L’engagement bénévole étant toujours une seconde nature pour les américains, c’est un pilier de la société qui permet de pallier au manque d’un État qui n’a jamais été providentiel, surtout dans les localités rurales avec les distances énormes qui les séparent des structures d’aide gouvernementale. En réalité, dans tout le parcours qui a suivi, si un noyau était des employés de service de santé , la grande majorité étaient des bénévoles appartenant à des ONG ou certaines s’étaient inscrites récemment sur le site de l’État de la Virginie pour aider dans la crise du Covid-19.

 

( Une de mes belle-sœurs, infirmière à la retraite, a voulu s’y inscrire mais elle y avait renoncé tellement c’était compliqué!)

 

En anglais et en espagnol

 

Quand on est entré dans ce lieu immense, des allées de cordon fléchés qui m’ont rappelé celles de la sécurité à l’aéroport, nous conduisaient vers des tables où nous dirigeait une personne préposée au début de l’allée au fur et à mesure que les places se libéraient. Et il y avait bien entendu une table pour les personnes qui parlaient espagnol et j’ai oublié de le dire auparavant tellement j’y suis habituée, il y avait sur les sites officiels ou je me suis inscrite,la possibilité de choisir entre l’anglais et l’espagnol ( il y a aussi la possibilité si on déroule de trouver d’autres langues) D’ailleurs quelquefois je choisis l’espagnol car les interlocuteurs quand c’est par téléphone, sont des personnes qui sont bilingues et qui parce qu’elles sont issues de l’immigration sont plus aimables et plus patientes que les autres…

 

(dans notre région, il y a de plus en plus de personnes qui parlent arabe à cause des immigrants qui viennent des pays du Moyen orient , Pakistan, Irak, Iran, Syrie etc...en tout cas tous les hôpitaux ont des services de traduction pour des langues moins utilisées mais il y a des traducteurs pour l’espagnol qui sont sur place)

 

 

Deuxième et troisième étape

 

 

Après avoir de nouveau été interrogée sur ses coordonnées et sur ses allergies, on passe à une autre salle où étaient une vingtaine de tables ou était faite l’inoculation...avec la même logistique qu’avant...je me suis retrouvée avec un jeune homme qui m’a dit être étudiant (donc un bénévole) à l’université pour une formation que je ne connaissais pas ( maîtrise physician assistant...en réalité il y a des tas de métiers possibles dans l’industrie de la santé, car c’est vraiment une industrie) et….je n’ai pas eu mal !

 

( javais gardé le souvenir de ces seringues énormes au bout émoussé … et qui piquaient mal et qu’on réutilisait bien entendu…)

 

On devait rester 15 minutes de plus pour s’assurer que l’on ne faisait pas de réaction pendant lesquelles, on s’inscrivait pour avoir la deuxième dose qui devait être donnée 28 jours plus tard...c’est une autre bénévole qui s’est occupée de cela.

 

En résumé, l’expérience n’a pas été désagréable, surtout par ce qu’elle ne s’est pas déroulé dans un cabinet privé où on a l’impression de faire partie d’un groupe exclusif, et où ils ont tellement peur du virus qu’on ne nous autorise pas à entrer dans la salle d’attente…. En plus c’est payant : en fait le vaccin est gratuit mais, si c’est le privé, on doit payer une visite médicale sachant qu’une simple visite coûte au moins 100$ … Ça faisait vraiment plaisir de voir cet effort communautaire avec tous ces bénévoles qui se mettaient au service de tous ( même si je sais que dans ce comté, ils ont voté pour Trump à 70 %)

 

 

Transparence et légalité

 

 

Finalement, j’ai lu la version an anglais que j’avais zappée sur l’Internet et dont on nous a offert une copie à l’entrée pour nous donner des renseignements sur le vaccin que l’on nous inoculait avant de signer notre accord. Et j’ai eu quelques surprises, jusqu’à ce que je me suis souvenue que c’était un document qui avait validité légale et qui avait été écrit pour protéger les autorités de poursuites judiciaires au cas ou il y aurait des problèmes…

 

« Peut-être que oui,»

 

Ils ont bien écrit, le vaccin Moderna « may  protect you» ce qui en français pourrait être traduit par peut ou plutôt pourrait...en espagnol, ils ont bien mis le conditionnel, en disant « podría » ce qui est une bonne traduction de l’anglais. Donc pas de garantie efficacité à 100 % qui est toujours le cas pour n’importe quel vaccin mais qu’ils ont voulu préciser ; ils ne donnent pas leur taux d’efficacité. Ils sont transparents mais pour qu’on ne les traîne pas devant les tribunaux...

 

Pas approuvé !

 

Ce qui m’a le plus surpris c’est de voir écrit, « ce vaccin ni aucun des vaccins du COVID ne sont approuvés par le FDA (food and drug administration) l’agence officielle des États Unis et alors là je suis presque tombée de ma chaise.… car je ne m’étais pas rendue compte qu’ils n'avaient pas cette marque de garantie exigeante ….

 

MAIS ils précisent bien, que leur distribution a été approuvée grâce a une loi d’urgence qui permet leur utilisation pour enrayer la pandémie. Encore une fois, c’est pour éviter les poursuites judiciaires : je ne suis pas légiste mais j’imagine que les responsabilités sont moindre si l’autorisation donnée est à caractère exceptionnel….

 

Et finalement

 

pour les fana de la chimie, ils font la liste des ingrédients du vaccin...aux noms plus que barbares..

 

La différence avec toutes les contre indications que l’on lit sur les médicaments qu’on nous prescrit, c’est que toutes ces informations sont en général écrites en caractères minuscules, totalement illisibles et là ils étaient donnés clairement, pour qu’on puisse les lire et vraiment être au courant.

 

Rien donc qui ne me surprenne sauf cette histoire d’approbation...ce qui ne me fait pas regretter pour autant de m’être faite vaccinée. .. (Je n’oublierais jamais le chirurgien qui alors que j’étais allongée sur le chariot pour entrer dans la salle d’opérations me rappelait le pourcentage de personnes qui mouraient de l’intervention que j’allais avoir...)  Alors j’en ai vu d’autres…

 

 

Dernière étape, revenue chez moi :

 

 

Je reçois sur l’Internet, ma fiche médicale qui stipule bien la dose que j’ai reçue ainsi que le lot...mais il a fallu que je m’y prenne à plusieurs fois car il y avait un code d’identification qui venait séparément et qu’il fallait utiliser et à chaque fois. (Cette fois-ci, j’ai du demander de l’aide à mon mari qui l’a fait avec tellement de facilité que ça m’a énervé...)

 

 

Aujourd’hui/ le lendemain

 

Rien de particulier, je suis toujours en vie sauf que j’ai un peu mal au bras...le normal avec un vaccin et que maintenant je peux penser à un retour en France...après la deuxième dose, sauf que c’est pas gagné car pour voyager dit-on, il faut avoir une raison impérieuse comme...le décès d’un proche par exemple….pas très réjouissant…

 

Le mot de la fin : j’ai regardé les informations françaises avec l’idée de me ré-acclimater au retour, et à ma grande surprise je me suis rendue compte que les complots du site Qanon, les rois des informations fausses et rocambolesques avaient allègrement traversé l’Atlantique et qu’il y avait des gens en France qui croyaient que dans les vaccins, il y a avait un chip qu’on leur injectait ….( la dernière trouvaille de ce site qui a marché à fond pendant l'ère Trump et qui a eu ses premiers succès en accusant Hillary Clinton sa bête noire,  de diriger les réseaux pédophiles et de boire du sang ….) C’est dommage ! Encore une fois, l’exception française n’existe plus ! Je me demande ce qui m'attend quand j'aurai fait la traversée!

 

 

 

 

 

 

La salle où on a été vacciné

La salle où on a été vacciné

Tag(s) : #Actualités, #En vrac
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