Overblog
Edit post Follow this blog Administration + Create my blog

Mardi 19 septembre

Le mois de septembre avance à grands pas et on s'achemine lentement mais sûrement vers l'automne. J'ai vu sur la route dimanche quelques arbres dont les feuilles avaient commencé à prendre des tons ocres et j' en ai remarqué d'autres, pourtant encore vertes, sur la pelouse du jardin. Il fait encore chaud et humide pendant la journée et surtout les moustiques continuent à proliférer ce qui me fait rager : c'est tellement beau derrière chez moi, avec ces arbres magnifiques, cette pelouse verte et ces montagnes qui se profilent au loin, mais je ne peux les admirer que derrière les fenêtres. Chaque fois que je sors pour m'installer confortablement dehors ou aller désherber, je me fais piquer malgré tous les produits que je m'asperge sur le corps. Il suffit d'un tout petit carré de peau que j'ai oublié pour que ces chers insectes me dévorent. Ceux qui font l'éloge de la nature et qui lui concèdent presque un statut de divinité, vivent toujours en ville et surtout n'ont pas à travailler la terre pour qu'elle produise autre chose que des ronces. Ils consomment légumes et fruits qu'ils n'ont eu ni à semer, ni à arroser, ni à récolter ! La nature à l'état pur, laissée à elle-même, c'est une jungle !

Évidemment, il y a tout un courant de recherches ethnologiques qui veut nous faire croire que les sociétés primitives qui ne cultivent pas la terre et vivent de la cueillette et de la chasse, sont un monde idyllique où tous les hommes et les femmes auraient un statut égalitaire, où l'on pratiquerait l'amour libre et il n'y aurait donc que des relations sexuelles consensuelles ( comme l'affirment tous les hommes quand ils sont accusé de viol, dans nos pays en tout cas), et où l'on serait toujours heureux ! Le rêve, quoi ! Le mythe du fameux « bon sauvage »de Jean Jacques Rousseau qui réapparaît périodiquement sous de nouvelles formes et avec un nouveau vocabulaire... Je soupçonne d'ailleurs que beaucoup de ces idéologues insistent lourdement sur ces descriptions idylliques pour jeter le discrédit sur le péché originel issu du récit de la Genèse... Mais bon ça c'est une autre histoire.

J'en suis revenue de toutes ces études quand j'ai découvert que ces « indigènes-amérindiens-primitifs » (les appellations varient selon les théories ambiantes) n'étaient pas du tout dupes de ces ethnologues de tout poil qui venaient les étudier et leur disaient de garder leurs coutumes ancestrales à tout prix. Je me souviendrai toujours de cet amérindien d'une tribu dite primitive en Amérique du Sud et qui se plaignait des « antropólogos » ( il avait appris l'espagnol et moi je ne parlais pas sa langue) qui leur disaient de continuer l'usage de la coca, que lui considérait nocive et de ne pas user de méthodes modernes pour limiter les naissances parce-que leurs ancêtres ne l'avaient pas fait. Mais lui, m'avait dit qu'il aimait sa femme et considérait qu'avoir un enfant tous les ans c'était trop dur pour elle et qu'il voulait en limiter le nombre... Je dois dire à ma grande honte aujourd'hui, que j'avais été étonnée qu'il dise qu'il aime sa femme, tout le monde sachant dans mon entourage éclairé, qu'aimer sa femme ( alors quel mot exact il a utilisé en espagnol pour la désigner, je ne m'en souviens plus car comme il n'était pas pour moi un sujet d'étude, je n'avais ni écrit ni enregistré la conversation) était un truc réservé aux habitants du monde judéo-chrétien !

Travailler à la sueur de son front.... Je relis tout le texte de la Genèse d'où vient l'expression et je cite ici ce qui m'interpelle : « Il dit à l'homme (…) Le sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l'herbe des champs. C'est à la sueur de ton visage ( et pas de ton front!) que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière » Genèse 3:17-19 Tout un programme !

Travailler la terre une malédiction ? Le travail tout court en tout cas, malédiction ou pas requiert toujours un effort. Il est nécessité pour tous : indispensable pour manger au quotidien. Donne-nous notre pain quotidien c'est déjà beaucoup, permets-nous de jouir du fruit de notre travail, c'est encore mieux, le luxe c'est pouvoir profiter du travail d'autrui...et pour moi c'est de ne pas être obligée de travailler dans les champs et me faire piquer par des moustiques... comme ces milliers de journaliers agricoles qui, avec mais surtout sans papiers. viennent faire les récoltes en automne dans ces terres de l'Amérique du Nord.

Seigneur prends pitié d'eux mais prends pitié aussi de nous pauvres pêcheurs !

21:02

P.S. Finalement je n'ai pas pu éviter de me faire bouffer par les moustiques: la roue du tracteur tondeuse s'est détaché dans le champ, il a fallu que j'aille aider à la remettre au moment où les moustiques sont les plus nombreux, juste avant le coucher du soleil!

Tag(s) : #En vrac
Share this post
Repost0
To be informed of the latest articles, subscribe: