Le 10 octobre 2024, Auvergne
( lecture du jour : Luc 11:10...)
Périodiquement cette histoire revient sur le tapis...
Cette histoire de l’homme qui réveille son ami au milieu de la nuit pour lui demander de lui donner de la nourriture pour un visiteur qu’il n’attendait pas…
(ah, qui dira les devoirs de l’hospitalité dans les pays méditerranéens!)
et évidemment, son ami n’a pas envie de se lever, alors, il fait la sourde oreille et décide de ne pas ouvrir avec l’espoir que l’autre repartira, le laissera tranquille et qu' il pourra se rendormir,
mais l’autre ne part pas et continue à frapper de plus fort ou à crier de plus belle,
finalement, nous raconte l’histoire, excédé et pour qu’on lui foute la paix et qu’il puisse dormir tranquillement le reste de la nuit
il se lève, s’habille ouvre sa porte et lui donne ce dont il a besoin tout en maugréant…
Alors,
et c’est ça qu’il y a de merveilleux dans l’histoire, Jésus, en tire une morale tout à fait extraordinaire :
« Eh bien ! je vous le dis : même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.
Moi, je vous dis : Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira.
En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. »
La morale c’est d’abord qu'on a le droit de demander… nous qui avons honte de le faire, encore plus de quémander car on pense aux enfants qui pleurnichent jusqu’à piquer des crises de colère dans les magasins quand on ne leur achète pas les bonbons qu’ils veulent…( dans l’illustration choisie, ils ne demanderont pas des bonbons, mais le sujet n’est pas sur la légitimité de ce qu’ils peuvent demander)
Demander à Dieu ce n’est pas spirituel disent certains, c’est égoïste, en plus, c’est enfantin, ce n’est pas digne d’un adulte raisonnable, équilibré, indépendant qui, s’il a besoin de quelque chose, il n’a qu’à mettre les mains à la pâte…
Pas du tout ce que nous dit Jésus!
Mais l’autre leçon de cette histoire, est qu’elle affirme sans ambages que Dieu est bon, mieux que n’importe quel traité de théologie élaboré, ou que quelque sermon verbeux et qu’il n’est pas un être pervers qui utilise sa toute puissance pour faire souffrir les gens comme beaucoup le croient ( ceux qui disent qu’il est pervers, en général ce sont qui ne croient pas en lui).
Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ?
ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ?
Jésus choisit une autre illustration celle d'un père 'normal' et j’aime particulièrement le contraste entre le scorpion et l’œuf qui montre l’attitude naturellement bienveillante d’un père envers son enfant.
La bonté intrinsèque de Dieu pourtant, on en vient à en douter devant les catastrophes naturelles mais surtout devant les guerres et le spectacle désolant de la cruauté humaine et de l’injustice mais surtout à cause de tous ces sermons qui font de ces événements des punitions divines qui retombent sur des milliers d’innocents ...
Il continue encore :
Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint ( de bonnes choses dans la version de l’évangile de Mathieu) à ceux qui le lui demandent ! »
Voilà qui ne fait pas de doute : la bonté de Dieu est présentée comme une évidence compréhensible par tous
C’est un vrai soulagement !
Prier sans peur ni honte ni retenue dans la confiance totale d’un Dieu bon : quelle liberté !