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Le 10-18 septembre 2024, Auvergne

(les nuages sont très beaux en cette saison)

Jean 6 : 27-36

Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »

Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? »

Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »

Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ?

Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. »

Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel.

Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »

Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. »

Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif.

Mais je vous l’ai déjà dit : vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas.


 

De la nourriture matérielle à la nourriture spirituelle

Jésus, après avoir critiqué ceux qui avaient cherché à le revoir et étaient venus le rejoindre pour des motifs intéressés, leur explique ce que devraient être leur vrai désir: ‘chercher la nourriture spirituelle... ce faisant, il bascule maintenant dans un discours imagé où le mot nourriture ne désigne plus un objet concret mais une autre réalité ce que comprennent très bien ces interlocuteurs. Cependant, certains que le texte ne définit pas, peut-être piqués au vif par ses critiques prennent la parole pour lui demander d’élaborer (qu’est-ce que tu veux dire que l’on doit faire, concrètement parlant ?)

Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? »

Sont- ils sincères quand ils posent la question à Jésus ? Veulent-ils vraiment faire les oeuvres de Dieu ou on pourrait dire sa volonté ?

En tout cas, ils ne s’attendaient certainement pas à la réponse de Jésus qui se focalise sur sa personne  et les enjoint de croire en lui :

Jésus leur répondit : « L’oeuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé »

On en revient ici au nœud de la polémique entre Jésus et ceux qui ne sont pourtant pas nommés ici mais qui représentent les spécialistes de la loi juive qu’ils citent d’ailleurs: est- il un envoyé de Dieu ? Ils le mettent tout de suite au défi, revenant au miracle qu’on lui attribue, celui de nourrir la foule, en parlant de la manne, qui elle était une nourriture donnée quotidiennement et pas un événement ponctuel….ils le comparent donc à Moise, qui est leur point de référence, et par rapport à lui, Jésus ne fait pas le poids

« Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ?

Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. »

La réponse de Jésus montre une fois de plus que n’étant pourtant pas un rabbin accrédité, il connaissait bien les écritures et rectifie leur interprétation

Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel.

Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »

Non seulement il rectifie et parle de nouveau de Dieu comme son Père réaffirmant son statut de fils dont on a vu déjà le paradoxe (à la fois dépendant et soumis entièrement à lui et en même temps pourvu d’attributs divins qui lui donnent la même autorité que Dieu, comme le pouvoir de juger et de pardonner…) mais il en rajoute, en stipulant qu’il vient du ciel...ce qui va très loin...

Au début leur réaction n’est pas hostile et paraît pour le moins sincère.

lls lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. »

Jésus alors prononce cette promesse magnifique parlant de lui en termes poétiques :

« Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »

Mais juste après, il revient aux reproches du début qui sont quand même difficiles à comprendre alors que ses interlocuteurs semblent ne plus vouloir le défier car on ne sait pas vraiment à quoi se réfère Jésus quand il dit, impatient...

Mais je vous l’ai déjà dit : vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas.

Ce n’est quand même pas évident pour ces interlocuteurs…et on se demande à quoi Jésus se référait particulièrement  quand il parlait de ce qu’ils avaient vu : peut-être que dans le contexte réel de cet échange qui nous est rapporté, eux savaient de quoi il s’agissait.

(Un peu plus loin, on verra leur réaction à non pas le fait que Jésus s’identifie comme le pain de vie, mais qu’il dise être descendu du ciel : Les Juifs récriminaient contre Jésus parce qu’il avait déclaré : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. » (41))


 

Ce que j’en retiens,

La première chose que j’ai envie de dire c’est que Jésus en parlant de lui-même, comme du pain de vie entre dans un langage métaphorique qu’il poursuivra tout au long de cet échange et avec lequel ces interlocuteurs étaient familiers car c’était ainsi que s'exprimaient les rabbins pour faire comprendre une vérité qui n’est pas domaine du rationnel mais du spirituel. Essayer donc de comprendre d’une manière littérale tout ce discours, est ignorer une forme de pensée qui nous égare du sens et nous conduit à émettre des contre-vérités.

La deuxième est que c’est seulement en faisant cela que je peux apprécier à sa juste valeur la  beauté et la profondeur de cette promesse ;

Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. 

laquelle décrit mieux que toute autre formule la réalité vécue de la foi en Jésus.

En fait ça me renvoie à une conversation que j’ai eue avec un jeune homme musulman au Kenya (djihadiste sur les bords) qui m’avait dit que je ferai une bonne musulmane, ce que j’ai pris d’ailleurs pour un compliment. Voulant lui répondre sans le vexer que je n’étais pas intéressée par sa proposition, je lui ai dit qu’en Jésus j’avais reçu tout ce dont j’avais besoin et que toute autre révélation divine me semblerait superflue. En quelque sorte, ce que ça signifiait, c'est que,  lui, Jésus, avait satisfait ma faim et étanché ma soif...

Tag(s) : #Etude de l'évangile de Jean
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