le 30 août-5 septembre 2024, Auvergne,
( je suis de retour dans la campagne auvergnate où rien n’a vraiment changé pendant ces 3 semaines, sauf que la sécheresse a bruni l’herbe ici et là mais rien de dramatique. C’est étonnant comme quand on revient, on a l’impression que tout devrait être différent car nous, on vient d’un autre monde… du « nouveau monde » comme on appelait autrefois les Amériques...
Maintenant que j’ai changé de décor et que j’ai changé de langue, je retrouve la familiarité du monde que j’avais laissé et cette étude de l’évangile de Jean...et plus largement cette recherche du Jésus de Nazareth qui a vécu, il y a tellement longtemps dans ce pays déchiré par la guerre à l’heure qu’il est, lui qui avait été nommé avant sa venue « prince de la paix : incompréhensible...le 5 septembre 2024 : c’est déjà l’automne, toujours pas de cessez le feu !)
L’après-miracle : Jean 6 : 17 – 26
J
17-22 Le soir venu, ses disciples descendirent jusqu’à la mer. Ils s’embarquèrent pour gagner Capharnaüm, sur l’autre rive. C’était déjà les ténèbres, et Jésus n’avait pas encore rejoint les disciples.
Un grand vent soufflait, et la mer était agitée.
Les disciples avaient ramé sur une distance de vingt-cinq ou trente stades (c’est-à-dire environ cinq mille mètres), lorsqu’ils virent Jésus qui marchait sur la mer et se rapprochait de la barque. Alors, ils furent saisis de peur.
Mais il leur dit : « C’est moi. N’ayez plus peur. »
Les disciples voulaient le prendre dans la barque ; aussitôt, la barque toucha terre là où ils se rendaient.
Une scène décrite avec détails qui est la suite logique d’une journée à la fin de laquelle Jésus étonne et émerveille tout le monde en donnant à manger à toute une foule : les disciples quittent le lieu en barque pour aller dormir sans attendre Jésus qui s’attarde un peu plus longtemps, mais on ne nous dit pas pourquoi.
Toujours est-il que la suite est surprenante tant elle est sobre : Jésus les rejoint plus tard en marchant sur les eaux… ce qui leur cause une grande frayeur mais pas d’émerveillement et pas de commentaire sur la signification de cet acte extraordinaire. Ce qui prime, c’est l’utilité de son geste...il ne l’aurait pas fait pour épater ses disciples seulement par nécessité …
(Je m’attendais aussi avec la mention des vents contraires à ce qu’on ait un récit de Jésus qui calmait la tempête, mais ça n’est pas le cas)
La rançon de la gloire
22-26 Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples, qui étaient partis sans lui.
Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade, étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâce.
Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus.
L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés.
Même s’il m’est difficile d’imaginer la scène de la multiplication des pains, malgré toutes les illustrations, les vidéos et les films qu’on en a fait, l’impact de cet événement est manifeste : un regain de popularité pour Jésus et qui voit un grand nombre de personnes, comme les fans des idoles contemporaines, le chercher partout quand ils ne le trouvent pas... C’est quand même pas anodin qu’ils soient monté dans des barques pour le rejoindre, comme on le ferait aujourd’hui avec d’autres moyens de transport pour essayer de s’approcher d’une idole et avoir l’autographe que l’on pourra montrer avec fierté ou même monnayé...
Jésus n’est pas dupe, pourtant de sa popularité. Il sait que son succès est un faux succès, ou que les bases n’en sont pas saines : il n’est pas basé sur sa personne, sur qui il est, sur un vrai désir de le connaître lui, mais pour son utilité, le fait qu’il a pourvu à leurs besoins matériels...
Ce n’est pas seulement son humilité qui est mise en valeur ici mais son intelligence : sa perspicacité, sa compréhension de l’être humain et des ressorts profonds de sa motivation. Comme Jésus n’est pas aveuglé par son succès, il peut en évaluer les limites.
Ce que j’en retiens
Si dans l’épisode précédent on note surtout le refus du pouvoir politique de Jésus, en se dérobant devant ceux qui veulent faire de lui leur roi, ici c’est un Jésus lucide qui apparaît et qui censure ces propres sympathisants.
Jésus ne se laisse pas prendre au piège de la popularité comme l’ont fait tant et tant de leaders religieux, ce qui fait qu’aujourd’hui on découvre toute cette manne de soit-disant saints ou héros de la foi qui ont commis des actes innommables ( le dernier en date étant l’abbé Pierre dans le monde catholique mais dans le monde évangélique et protestant, surtout aux États Unis, les noms se ramassent à la pelle tellement le culte de la personnalité est répandu et orchestré grâce aux médias et réseaux sociaux)
Mais aussi, il dénonce ceux et celles qui les suivent et les encensent… car il révèle le motif profond de leur enthousiasme qui est finalement utilitariste.
Personne n’est épargné avec Jésus : que l’on soit un suiveur ou un leader, on en prend tous plein pour son grade!