le 15 août, Villa de Leyva, Colombie
Journal de bord raté
Palomino-Santa Marta, (seule en bus d’abord à l’aller et retour en voiture avec des amis retrouvés), Palomino encore et Santa Marta, ( avec tout le groupe, maintenant revenu:le plus impressionnant, ce sont leurs jambes couvertes de piqûres d’insectes, dont certaines avaient commencé à s’infecter) Bogotá, et maintenant Villa de Leyva, après un trajet en avion éprouvant ( 6 heures de retard donc 6 heures dans un aéroport où il fait chaud malgré la clim) au bout duquel un voyage de 3 heures en van qui nous a vus arrivés au milieu de la nuit à l’hôtel)
Le rythme s’est accéléré et le soir entre connexions internet lentes et fatigue, j’ai du mal à suivre…
Écrire sur le coup ou après que les choses aient commencé à se décanter, ce n’est pas pareil : on n’écrit pas de la même manière. Dans le premier cas ce sont les émotions, le ressenti qui prévalent, dans le deuxième, on a pris ses distances mais en même temps intériorisé, on ne dit plus…, on raconte…les premiers mots se sont envolés et ne reviendront pas.
Quelquefois on peut retrouver les sensations si on a écrit un peu avant qu’elles ne nous échappent...le poème aux phrases courtes et décousues est souvent notre meilleur allié…
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Aujourd’hui villa de Leyva, 15 août,
Un autre lieu paradisiaque, un autre hôtel où je n’aurais pu jamais mettre les pieds il y a quelques années, un hôtel en réalité où j'ai mis les pieds mais pour travailler comme interprète bénévole... il y a très très très longtemps dans des conditions précaires ( même si je n’avais pas été payée, ça m’a servi dans mon CV par la suite)
J’essaie de me rappeler, mais je dois avouer que je ne me rappelle plus : je sais que j’ai été là , je connais les circonstances et je sais ce que j’y ai fait : mais pas d’expérience de petite madeleine à proprement parler…
En tous les cas un autre endroit d’une beauté spectaculaire, un autre endroit qui me rappelle... tous les paradoxes de la colonisation espagnole et du rôle de l’église catholique dans ce pays... certainement un travail qui a cherché à apporter avec le message de l’évangile, une amélioration de la vie de la population locale mais en même temps, les a formatés pour leur apprendre à devenir des « serviteurs » des familles de colons qui y sont venus s’installer et s’enrichir à leurs dépens…
Maintenant ce ne sont plus les colons mais une clientèle triée sur le volet dans cet hôtel, (propriété de l’ordre des Carmélites) au goût impeccable, à la pointe des efforts pour respecter l’environnement dans cette région montagneuse où croît une végétation luxuriante...qui n’hésite pas à donner au lieu sa signature chrétienne catholique tout en restant discrète, avec sa chapelle et ses crucifix sobres qui ornent les chambres...
L’histoire de l’église chrétienne ou plutôt des églises chrétiennes, est une histoire de grâce et de péché, et dans l’histoire des colonisations elle est bien mise en évidence : des horreurs et des actes inacceptables de barbarie ainsi qu’une accaparation de la richesse de ses habitants d’un côté et un travail incontestable d’éducation et de soins aux malades et aux plus démunis de l’autre…
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Le soleil se couche sur la ville de Leyda et il ne ressemble en rien aux 15 aoûts en France avec leur saveur particulière de fin de vacances et de rentrée…
De nouveau, je me retrouve dans un moment hors du temps et de la réalité…
Il faudra bien y retourner bientôt...
P.S: en anglais, conclusion de la marche pour la paix de l'instigateur
http://blogging4peace.org/archives/277