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je dois avouer que quand j'ai cherché "pique-nique ou déjeuner sur l'herbe"j'ai trouvé ces peintures impressionistes qui ne montraient que des nantis...Alors ce dessin finaement est le plus approprié

je dois avouer que quand j'ai cherché "pique-nique ou déjeuner sur l'herbe"j'ai trouvé ces peintures impressionistes qui ne montraient que des nantis...Alors ce dessin finaement est le plus approprié

Ce tableau là est de Renoir

Ce tableau là est de Renoir

le 10 juillet 2024, Auvergne

 

On est finalement en été avec de la chaleur et des orages… mais aussi en période de vacances ce qui signifie, que les maisons se remplissent de visiteurs, y compris la nôtre. Difficile pour moi de prendre du temps pour me concentrer et réfléchir… ce qui n’est pas plus mal… et comme je dois assurer l’intendance pour donner à manger à ceux qui viennent, cette histoire de la multiplication des pains tombe à pic !

 

Intro

 

Avec ce nouveau chapitre ( découpage artificiel bien entendu) je me retrouve sur un terrain plus facile à appréhender après toutes ces considérations théologiques à la mode judaïque sur l’identité de Jésus…

 

Évidemment, comme c’est un miracle dont il s’agit, on ne peut pas vraiment dire que l’on s’aventure sur un sol tellement ferme mais cette histoire de la multiplication des pains est tellement connue, étant donné les nombreuses œuvres artistiques qu’elle a suscités, que je n’ai pas l’impression de me retrouver en terra incognita..

 

Comme pour tous les phénomènes surnaturels, toute la question de l’historicité du récit, qui revient toujours à se demander si ce Jésus a vraiment fait un miracle ou si c’est un Jésus imaginé, rêvé, reconstruit avec les yeux de la foi qui l’aurait fait, elle a été abordé par beaucoup et aboutit à des conclusions différentes selon la théologie des Écritures de leurs auteurs. Tout le monde s’accorde au moins sur le fait que les rédacteurs et les rapporteurs directs ou indirects de l’événement croyaient en son authenticité… En tout cas, cette même histoire est rapporté dans les autres évangiles et ce qui est donc intéressant, c’est de savoir en quoi cette version est différente de celle de Marc, par exemple à laquelle je me suis intéressée

 

Jean 6 : 2-15

Après cela, Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade. Une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades. Jésus gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples. Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche. Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire. Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain. » Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit : « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! » Jésus dit : « Faites asseoir les gens. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient. Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. »

Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge, restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture. À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. »  Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul.


 

Un récit comme les autres

Après cela, Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade.Une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades. Jésus gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples. Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche.

Comme à l’accoutumée le texte nous indique avec assez de précision où l’événement va se dérouler mais le quand est assez flou. Après cela permet simplement de passer d’un thème à un autre et le marqueur temporel, à savoir la mention de la proximité de la Pâque, le situe dans son contexte historique d’une société qui vit au rythme des fêtes religieuses. (On note une explication de ce qu’est la Pâque qui rappelle que le texte est adressé à des lecteurs/auditeurs, qui ne seraient pas tous juifs et donc ne sauraient pas de quoi il s’agit…) La scène décrite avec la mer de Galilée, la montagne et une foule qui suivait Jésus à cause de ses dons de guérisseur, nous est devenue familière : rien donc, en tout cas qui le distingue de ce qu’on a déjà vu et entendu.

Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? » Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire. « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain. »

Si on compare ce texte avec celui des autres évangiles, on a beaucoup moins de détails sur cet événement mais on a un commentaire du rédacteur qui explique la question de Jésus en anticipant la suite que l’on ne connaît pas encore : le miracle que Jésus va faire, alors que les disciples ne le savent pas. C’est aussi la connaissance surnaturelle de Jésus qui y est soulignée.

Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit : « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! » Jésus dit : « Faites asseoir les gens. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient.

Ce que je remarque, dans la suite de ce récit c’est qu’il est assez sobre : il ne se focalise pas sur l’acte magique/miraculeux de Jésus en lui-même, prit les pains et après avoir rendu grâce) mais sur les directives pragmatiques qui sont données et qui permettent tout naturellement que tous les gens présents puissent manger à leur faim, comme si ça allait de soi .

 

Jésus le maître de l’anti-gaspillage

Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. » Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge, restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture.

Je n’ai pas pu m’empêcher de mettre ce titre, même si je sais que c’est facile et que l’intention du texte est d’insister sur l’ampleur du miracle...pas sur l’importance de ne rien jeter...mais c’était trop tentant ! Je note, qu’il y avait des restes de pain, mais pas de poisson...ce qui est le cas souvent dans les grands repas.

 

La réaction du public

À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. »

En fait dans tout ce récit, moi ce qui m’intéresse le plus, c’est la réaction de l’assistance. On n’est plus devant les spécialistes de la loi, les scribes et les pharisiens, mais devant des gens curieux qui n’ont rien d’autre à faire que de suivre un prédicateur itinérant pour le voir guérir des malades ou demander de se faire guérir soi-même, et auxquels Jésus sans crier gare, décide de donner à manger ! Eh bien sûr ce sont eux qui reconnaissent que Jésus est le Messie, alors que l’on vient de nous donner tout un discours théologique compliqué qu’il a prononcé devant les maitres de la loi pour prouver qu’il était vraiment envoyé de Dieu : pas besoin de grand discours, on a mangé à notre faim, pas besoin de nous poser de questions sur la légitimité ou pas de ce « signe ».

Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul.

Avant tout c’est cette dernière phrase qui m’interpelle : le peuple veut faire de lui leur chef politique, soit ici leur roi mais Jésus refuse…


 

Ce que j’en retiens

( comme on vient d’avoir des élections en France qui resteront dans les annales...)

D’abord l’enthousiasme de la foule, du peuple, ce groupe de personnes que les élites méprisent toujours en disant qu’ils ne savent pas voter, qu’ils ne savent pas choisir leurs dirigeants, qu’ils sont naïfs, crédules, qu’ils sont incapables de se projeter dans le long terme, qu’ils veulent des solutions immédiates, qu’ils aiment le spectaculaire et l’extraordinaire etc.… qu’ils sont prêts à suivre le premier venu tant qu’ils leur promettent de leur remplir les poches ou l’estomac… ( sauf que Jésus ici n’a rien promis, il a actuellement pourvu)

Eh bien oui, la foule qui suivait Jésus elle était comme ça : ni plus ni moins

Et pourtant elle a fait mieux que les élites : elle a reconnu qui était Jésus tellement et si bien qu’elle a voulu en faire son roi, (son dictateur, son despote ?.)

Mais finalement ce n’est pas elle qui sort grandie de cette épisode ( même s’il faudrait rappeler aux antisémites que la foule qui a reconnu Jésus comme le Messie, était juive!) c’est encore Jésus.

Jésus l'incorruptible

Son attitude tellement exemplaire, tellement différente des grands de ce monde qui ne veulent pas descendre du trône sur lequel ils sont un jour montés…

Cette capacité à résister à la tentation du pouvoir… qu’on lui offrait sur un plateau… cette tentation si dangereuse, si destructrice, qui fait perdre la tête à tant d’êtres humains et les conduit à tous les coups bas, tous les compromis, (et tous les meurtres... ) tentation véritablement satanique que Jésus a dû confronter dans ce face à face qui nous est raconté dans les autres évangiles ( ça vaut la peine de le relire : Mathieu 4 : 1-11)

Tentation qui atteindra certainement son paroxysme quand il sera arrêté, jugé, torturé et finalement mis à mort,

Résister

à la popularité, au désir d’être adulé, reconnu, encensé

Qui à travers l’histoire a été capable de résister aux chants de toutes ces sirènes...?Quel homme religieux a refusé le pouvoir temporel/politique quand on le lui a offert ? Ceux qui ont succombé se comptent par milliers!

 

* * *

La prière que Jésus a enseigné à ses disciples est toujours d’actualité :

Ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre nous du malin… sous quelque forme qu’il soit


 

NB: ma réaction à la multiplication des pains quand j’ai lu le texte de Marc https://simone-blog.org/2020/08/donnez-leur-vous-memes-a-manger.html


 

Tag(s) : #Etude de l'évangile de Jean
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