19 juin 2024, Auvergne
Insouciance,
je m’étonne toujours, du calme qui règne ici, quand je m’aventure dehors
de l’absence de bruit autre
que les chants des oiseaux,
et le bruissement de feuilles,
je m’étonne
de l’absence
d’immeubles et de bâtiments en béton
avec des champs comme unique paysage
et des nuages comme unique horizon,
Sur les talus, les coquelicots rouge écarlates
qui contrastent avec le vert environnant,
rehaussant les couleurs du tableau
révèlent une vraie touche de peintre
signature indéniable
du Maître pourtant absent
qui nous laisse seuls
admirer sa création
les coquelicots,
qui demain
disparaîtront du chemin,
beauté éphémère
qui pourtant dressent fièrement leur tête,
symboles vivants,
d’une insouciance confiante,
en celui qui les a créés
mais malgré ce calme et cette beauté qui me sont offertes,
je ne peux pas oublier
que sous les mêmes cieux,
sans ou avec des coquelicots
le vacarme des bombes et les ruines de la destruction
sont l’unique réalité alentour
* * *
Ce ne sont pas les cieux qu’il faut interroger,
ni encore moins le Peintre de ces si beaux tableaux
mais les être humains qui y habitent
Qui sommes-nous donc,
nous qui peuplons cette terre,
pour continuer à transformer
cet Éden de prés verts,
en un cimetière de gémissements et de pleurs?
Non ! je ne pourrais jamais oublier,
ces gens que j’ai connus de près ou de loin,
qui vivent sous les mêmes cieux que les miens,
mes frères et mes sœurs,
mes enfants et mes petits-enfants,
qui aujourd’hui comme hier
vivent sous les feux de la guerre
sans espoir de lendemains sereins
Supplique
O Seigneur aie pitié de nous,
Sauve-nous de notre appétence funeste pour la destruction et la violence
nous qui pourtant avions été crées
pour vivre dans l’insouciance et la confiance
des champs verdoyants et paisibles
où s’ouvrent sans faire de bruit
les corolles écarlates
des coquelicots frivoles et coquets