Mardi 21 mai, 2024, Auvergne
( il repleut et je frisonne...l’année dernière on se plaignait de la sécheresse et cette année des crues et des inondations… on n’est jamais content ! )
Jean 5 : 10-19
Les Juifs dirent donc à cet homme que Jésus avait remis sur pieds : « C’est le sabbat ! Il ne t’est pas permis de porter ton brancard. »
Il leur répliqua : « Celui qui m’a guéri, c’est lui qui m’a dit : “Prends ton brancard, et marche !”Ils l’interrogèrent : « Quel est l’homme qui t’a dit : “Prends ton brancard, et marche” ? »
Mais celui qui avait été rétabli ne savait pas qui c’était ; en effet, Jésus s’était éloigné, car il y avait foule à cet endroit.
Plus tard, Jésus le retrouve dans le Temple et lui dit : « Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire. »
L’homme partit annoncer aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri.
Et ceux-ci persécutaient Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat.
Jésus leur déclara : « Mon Père est toujours à l’œuvre, et moi aussi, je suis à l’œuvre. »
C’est pourquoi, de plus en plus, les Juifs cherchaient à le tuer, car non seulement il ne respectait pas le sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l’égal de Dieu.
Jésus reprit donc la parole. Il leur déclarait : « Amen, amen, je vous le dis : le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu’il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement.
Un légalisme sans concession
Les Juifs dirent donc à cet homme que Jésus avait remis sur pieds : « C’est le sabbat ! Il ne t’est pas permis de porter ton brancard. » Il leur répliqua : « Celui qui m’a guéri, c’est lui qui m’a dit : “Prends ton brancard, et marche !” Ils l’interrogèrent : « Quel est l’homme qui t’a dit : “Prends ton brancard, et marche” ? » Mais celui qui avait été rétabli ne savait pas qui c’était ; en effet, Jésus s’était éloigné, car il y avait foule à cet endroit.
Très intéressante la réaction des « juifs » ( c’était seulement d'un groupe de juifs bien précis dont il s'agit, bien sûr!) car ici, ils ne savent pas que cet homme a été guéri par Jésus, et en tant que gardiens de la loi, ils l'ont tout de suite jugé parce-qu’il enfreignait un interdit avant même de savoir pourquoi. Leur hostilité supposée envers Jésus n’est pas au centre de leur remarque : ils se sentent investis d’une autorité particulière pour faire respecter les lois concernant le sabbat.
L’homme ne se laisse pas faire pour autant et renvoie la faute sur celui qui lui en a donné l’ordre insistant sur le fait qu’il a seulement obéi à une injonction de quelqu’un de plus important que lui . Peu importe la guérison pour ces fanatiques religieux, elle est totalement au second plan, ce qui est en cause c’est ce légalisme on pourrait dire obsessif de ceux qui l’interpellent.
Le fait que cet homme ne connaît pas son nom, montre que la guérison de Jésus, a été spontanée et qu’il ne l’a pas faite pour acquérir une notoriété quelconque ou prouver quoi que ce soit, ce qui fait que même s’il n’est pas mentionné dans le texte que Jésus a eu compassion de cet homme, c’est la seule explication valable que l’on puisse donner, dans ce contexte.
Jésus un guérisseur exceptionnel
C’est dans un deuxième temps que Jésus est identifié et devient sujet de polémique
Plus tard, Jésus le retrouve dans le Temple et lui dit : « Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire. » L’homme partit annoncer aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri.
Dans cette deuxième rencontre, on est étonné ( je le suis en tout cas) de voir que Jésus ici semble faire un lien entre la maladie et le péché quand il ajoute à cette formule célèbre qu’il prononcera pour la femme adultère « ne pèche plus ». Aucune explication n’est donnée sur le type de maladie guérie et on ne peut qu’échafauder des théories sur le genre de conséquences auxquelles il fait allusion... mais certainement il y a un avertissement qu’on ne peut passer sous silence... Il est vrai qu'il y a des maladies qui sont causées par des excès de toutes sortes comme on le sait bien et que quand on est guéri grâce à une intervention chirurgicale ou la prise de médicaments, on se jure de ne jamais recommencer mais malheureusement ce n’est pas toujours le cas et les rechutes surtout dans le cas d’addictions sont souvent fatales…
Et ceux-ci persécutaient Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat. Jésus leur déclara : « Mon Père est toujours à l’œuvre, et moi aussi, je suis à l’œuvre. » C’est pourquoi, de plus en plus, les Juifs cherchaient à le tuer, car non seulement il ne respectait pas le sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l’égal de Dieu.
Maintenant, on entre de plein pied dans la polémique entre Jésus et les autorités religieuses juives. Jésus justifie son acte de guérison le jour de sabbat en affirmant la relation privilégiée qu’il a avec Dieu qu’il appelle son Père et qui explique qu’il a le droit de violer la loi du Sabbat. C’est alors que l’on trouve cette accusation grave faite par ses détracteurs, qu’il commet un acte blasphématoire, qui mérite la mort, en se faisant « l’égal de Dieu ».
Mais tout de suite après, l’auteur nous cite des paroles de Jésus qui se défendent de cette accusation en clarifiant le sens de sa relation privilégiée avec Dieu par une affirmation d’humilité, de dépendance totale, qui ne cadre pas avec une affirmation orgueilleuse d’égalité avec lui.
Jésus reprit donc la parole. Il leur déclarait : « Amen, amen, je vous le dis : le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu’il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement.
Comme on entre maintenant dans un discours de Jésus très important sur la nature de ses relations avec Dieu son père , je préfère m’arrêter là car j’ai besoin de l’étudier plus à fond ( de lire des commentaires sur les mots que Jésus utilise dans les langues dans lesquelles ont été écrit cet évangile) Mais je n’ai pas voulu terminer l’étude de ce passage sur la guérison du malade avec cette accusation des autorité juives sans citer la défense de Jésus tout de suite après qui a tout l’ai,r à première vue d’une réfutation de son égalité avec Dieu.
Ce que j’en retiens pour l’instant
L’authenticité du récit : tous les détails qui nous sont donnés dans le récit de cette guérison concourent à montrer un événement unique qui s’est déroulé d’une manière naturelle sans préméditation, seules les formule lève-toi et marche et ne pêche plus peuvent apparaître comme des expressions rituelles, mais le reste décrit une scène facile à imaginer… Le fait que le malade ne connaisse pas le nom de Jésus et que son nom ne soit pas non plus noté empêche d’y voir la construction d’une mise en scène particulière pour prouver quoi que ce soit. Ça me rassure sur la valeur de cet évangile tellement théologique par d’autres aspects.
L’intimité de la relation de Jésus avec Dieu : dans l’évangile de Marc, Jésus était tenu à distance, (reflétant me semble-t-il l’attitude de Pierre) on ne nous décrivait que très peu ses états d’âme et encore moins la relation qu’il avait avec Dieu . Ce qui nous était dit est qu’il s’éloignait de ses disciples fréquemment pour aller prier. C’était loin d’eux que cette relation d’intimité se déroulait. Mais ici, on voit un Jésus qui parle publiquement de la nature de cette relation : je dois avouer que ça me désarçonne. Il va falloir que j’étudie cela de plus près !
Il faut dire que dans ce texte, on passe d’un Jésus simple guérisseur ( c’est déjà pas mal) à un Jésus qui se dit fils intime de Dieu : il y a de quoi être désarçonné !