mercredi 15 mars 2023 USA
Jours décousus,
il y a eu dimanche, inattendu
ce lever de soleil spectaculaire
au premier jour du changement d’horaire
à peine le temps de le regarder
et il avait disparu
* * *
la veille il y avait eu
cet épisode horripilant
de la disparition, en un seul clic
de tout un document
dans le trou noir insondable du cyberespace
où flottent irrécupérables
des millions de mots perdus
il y a eu aussi
le retour de l’hiver avec
quelques flocons de neige sur les arbres
au milieu de ce printemps précoce,
fondus aussi vite qu’ils étaient venus..
* * *
Et puis,
il y a eu aussi
cet homme dont le visage s’est décomposé…
avant d’éclater en sanglots
quand on lui a posé une simple question,
sur son enfance perdue
( simplement pour connaître ses antécédents médicaux… mais ce sont tous les maux attachés à la pauvreté qui ont refait surface : travail exténuant dans les champs, faim, morts précoces à la tâche de grands-parents qui l’avaient élevés)
et cette femme
accompagnée d’un enfant adulte
qui grognait plus qu’il ne parlait …
courageuse, digne,
(bien habillée elle, mais peu importe, la souffrance reste la même)
décidée à l’accompagner coûte que coûte
pour qu’il puisse avoir un avenir
malgré tout
( sans compter les alertes inquiétantes que j’ai reçues de proches qui habitent loin )
* * *
Mais il y a eu bien heureusement une fête d’anniversaire
simple et joyeuse,
comme je les aime
dans un cercle familial restreint
un verre de champagne à la main
* * *
Alors, au milieu de tout ça
moi qui essaie de faire des valises
( une seule maintenant étant donné les tarifs des compagnies aériennes!)
En m’obligeant à ne pas penser au lendemain
devenu tellement incertain….
Je me prends à fredonner tous les couplets de ce chant :
« tu es là au coeur de nos vies et c’est toi qui nous fait vivre »
Dont la rengaine de l’ultime verset
bien vivant ô Jésus Christ
me permet de ne pas perdre pied...