Le 9 juin 2022, Auvergne
Belles journées de printemps...
Le plaisir tout simple de franchir le pas de la porte sans avoir à s’emmitoufler pour se protéger du froid, de pouvoir s’asseoir dans la douceur du matin ou de faire un petit tour de jardin et voir les fleurs écloses la veille et les quelques fruits qui commencent à rougir sur les arbres…
Ces derniers temps, ce sont les nuages qui me semblent particulièrement fascinants, peut-être parce-qu’on est entouré de montagnes ou que l’air est plus pur : en tout cas, ils me font lever les yeux vers le ciel chaque fois que je pars en promenade.
Dimanche dernier
C’était la Pentecôte : étrange cette histoire racontée dans les actes des Apôtres par Luc l’historien, de ces hommes qui se sont mis à parler dans toutes sortes de langues, devant cette foule de juifs de la diaspora venus fêter à Jérusalem la Pâque et ensuite 50 jours plus tard la « Chavouot »...
( pour une explication sur ce qu’est cette fête voilà un lien sur un site du judaïsme français https://fr.chabad.org/library/article_cdo/aid/1533931/jewish/Quest-ce-que-Chavouot.htm)
après nous dit-on qu’un vent violent secoua le lieu où ils s’étaient plus ou moins enfermés, tellement ils avaient peur d’être arrêtés à leur tour…
« Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux.Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit »
C’est cette histoire de langues de feu (même si le texte dit bien qu’on aurait dit et aussi que c’était comme un violent coup de feu) au-dessus de la tête de chacun des disciples qui m’est restée à l’esprit ainsi que tous les tableaux qui le représente et malheureusement décrédibilise un peu pour moi ce moment raconté dans le texte biblique…
(En même temps, je suis consciente qu’il est très difficile de raconter un événement où le « spirituel » ou extra sensoriel, fait irruption dans notre monde matériel...on n’a pas les mots pour le décrire d’une manière appropriée et quand c’est écrit particulièrement ( pas oralement car c’est plus facile de rendre crédible et compréhensible une telle expérience) elle perd de son ancrage dans le réel et ne semble plus que le produit de l’imagination fertile d’un illuminé…)
C’est dommage, car l’Esprit Saint, le Saint Esprit, l’Esprit de Dieu ou simplement « l’Esprit »avec une majuscule, quelque soit le terme que l’on veuille employer, qu’on le traduise du grec ou de l’hébreu, ce n’est pas rien, ce n’est pas n’importe quoi.
Évidemment, sur Lui ( elle disent certains) , comme il est insaisissable, on peut dire effectivement tout et n’importe quoi ! Ça fait partie de ces sujets sur lesquels on peut disserter et discourir sans fin.
D’un côté, son aspect insaisissable et incontrôlable me plaît… L’être humain essaie tellement de manipuler Dieu, de lui faire dire ce que l’on veut qu’il dise ( on est tellement de mauvaise foi) de vouloir lui faire faire ce que nous on a envie qu’il fasse, que savoir que l’on ne peut pas le contrôler est profondément satisfaisant. Avec le souffle de l’Esprit dans nos vies , c’est l’aventure avec un A majuscule… Alors quand Jésus dit à Nicodème :
« Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » .
Je jubile....
Mais d'un autre, il faut toujours prendre en considération, notre finitude diraient certains, ou notre humanité diraient d’autres, et notre besoin de limites, de directives précises et concrètes, justement pour ne pas dire et faire n’importe quoi…
Alors Jésus, celui qui nous parle du caractère insaisissable de l’Esprit, en même temps nous dit concrètement parlant, à quoi ça sert l’Esprit, pas à faire en tout cas des sciences divinatoires, en essayant de scruter le passé ou l’avenir, d’entrer en contact avec des « forces positives »ou des esprits pour recevoir une connaissance et un discernement privilégié qu’on pourrait revendre au premier passant... mais plus précisément, pour être Sa présence protectrice et consolante à côté de nous et se souvenir de ce qu'il a dit...
«Le consolateur ( le défenseur traduisent certains) l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. »
* * *
Finalement c’est simple, l’Esprit Saint, à la mode Jésus, ça ne révèle rien de spectaculaire, mais nous renvoie à ses enseignements et avec ça il y a de quoi méditer pendant longtemps et être bien guidé pour toute la vie
Le reste est superflu. . .
Du tout et du n’importe quoi….