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le cri de Munch

le cri de Munch

Le 17 février, 2022, de retour chez nous..


 

Marc 15 : 33-38

 

On en arrive presqu’à la fin...quand la mort qui s’approche apparaît comme un soulagement...mais avant qu’elle n’arrive...


 

La sixième heure étant venue, il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la neuvième heure.

Et à la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: Éloï, Éloï, lama sabachthani? ce qui signifie: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?

Quelques-uns de ceux qui étaient là, l'ayant entendu, dirent: Voici, il appelle Élie.

Et l'un d'eux courut remplir une éponge de vinaigre, et, l'ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire, en disant: Laissez, voyons si Élie viendra le descendre.

Mais Jésus, ayant poussé un grand cri, expira.

Le voile du temple se déchira en deux depuis le haut jusqu’en bas

 


le premier cri

 

La dernière phrase que Jésus a prononcé quand on le voit encore combatif mais serein, c’est quand il s’est identifié comme le roi des juifs en répondant à la question de Pilate, le représentant de l’autorité romaine... Pilate l'interrogea: Es-tu le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis.


 

Depuis lors il n’a pas prononcé un seul mot : on le décrit sous les coups des gardes, sous les insultes, sous les crachats, sous les moqueries, affublé d’une couronne d’épines, on le décrit en route vers le Golgotah, on donne même quelques détails sur le moment où on l’attache à la croix, mais il reste silencieux : il encaisse sans rien dire (aucune de ses paroles ne nous est rapporté) jusqu’à ce que finalement, il n’en peut plus… il craque dirait-on...


 

Et à la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: Éloï, Éloï, lama sabachthani? ce qui signifie: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?


 

Après ce long silence, ce cri est effrayant…. C’est comme si après avoir supporté cette douleur intense, après avoir écouté sans répliquer toutes ces insultes horribles, il n’en pouvait plus de se taire… comme si après avoir tenu le coup si longtemps et si vaillamment, était arrivé le moment toute la souffrance des dernières heures avaient atteint leur paroxyme et tenaient dans cette phrase terrifiante...


 

Éloï, Éloï, lama sabachthani? [...] Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?


 

(Ce cri rapporté en araméen, en atteste l’authenticité : c’est dans sa langue maternelle que l’on crie sa souffrance et le fait que ce cri soit un verset d’un psaume ne lui enlève rien de sa spontanéité)


 

Le Jésus combattant, puis résistant, crie de toutes ses forces sa souffrance, son incompréhension peut-être, sa révolte même devant la dureté de son sort, devant cette coupe qu'il savait allait être amère mais à ce point?


 

Ce cri, sans aucun doute est un reproche envers Celui qu’il a toujours appelé père et qui à ce moment là le laisse tomber…


 

Il ne faut pas avoir peur de l’entendre dans toute sa détresse et son désespoir..


 

* * *


 

Expérience terrible de l’absence de Dieu,


 

au moment où l’on a le plus besoin de lui


 

Mourir est une chose


 

mais mourir dans l’ignominie en est une toute autre…


 

* * *


 

le deuxième cri


 

Pourtant ce n’est pas encore la fin, face à sa détresse la plus complète, à son questionnement angoissant, aucune empathie ne lui est accordée par ceux qui sont là, c’est l’incompréhension totale, pire encore, le voilà l’objet d’une insulte de plus, d’une dernière moquerie qui souligne son impuissance et son bannissement, son statut de damné…


 

Quelques-uns de ceux qui étaient là, l'ayant entendu, dirent: Voici, il appelle Élie.

Et l'un d'eux courut remplir une éponge de vinaigre, et, l'ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire, en disant: Laissez, voyons si Élie viendra le descendre.


 

Combien de temps s’est- il écoulé entre le premier et le deuxième cri : une éternité ?


 

Mais Jésus, ayant poussé un grand cri, expira.


 

Finalement, le deuxième et ultime cri, tellement transperçant, tellement déchirant, que « le voile du temple se déchira en deux depuis le haut jusqu’en bas ?


 

Mais maintenant au moins, le supplice est terminé….l’agonisant s’est tu… on ne l’entendra plus gémir, on ne le verra plus souffrir, tout est fini….


 

Le récit va se tourner vers les spectateurs ceux qui sont restés là à le regarder, les femmes qui se tenaient à distance et ceux qui étaient chargés de le garder…


 


 

* * *

 

On ne peut pas lire ce récit sans le vivre...
 

Ce cri de Jésus, il me résonne dans les oreilles car il rejoint tous les cris de ceux qui sont morts après une longue agonie … ces cris effrayants qui retentissent partout depuis bien longtemps,


 

Dieu pourquoi nous as-tu abandonné ?


 

Pourquoi as-tu laissé assassiner l’innocent, l’enfant, le faible, le sans défense


 

Pourquoi n’es-tu pas intervenu pour les descendre de leurs croix et les sauver


 

Pourquoi ?


 

Pourquoi n’as-tu pas sauvé ce vieux prêtre des coups de couteau de son assaillant dans l’église de Saint Étienne du- Rouvray ...dont  le procès de l’attentat se déroule aujourd’hui en France...


 

Pourquoi n’as-tu pas sauvé non plus cette petite Maëlys des griffes d’un nommé Lelandais que l’on vient de condamner à perpétuité...


 

et combien d’autres enfants encore auraient eu besoin d’être sauvés, dont on ne connaît pas les noms et dont on ne retrouvera jamais les corps


 

Pourquoi ?


 

* * *


 

Cette question terrible, il fallait la poser,

Cette question redoutable il fallait oser la hurler

Et où mieux le faire que sur une croix à l’agonie

et qui de mieux pour le faire que Jésus,

Le Fils ?


 

* * *


 

Pour cet ultime cri de révolte,

Merci, à toi, Jésus

Tu l’as fait en notre nom

Pour nous tous, tu as hurlé l’angoisse du désespoir

et personne ne pourra jamais faire taire ton cri!


 


 

Tag(s) : #Etude de l'évangile de Marc, #Méditation, #semaine sainte, #la mort
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