Le 23 février, la Virginie 2022
En réalité, l’arrivée du printemps ce n’est pas anodin car ça veut dire repartir… et repartir ça demande du travail, de l’énergie et de l’organisation…. (quand il faut traverser l’Atlantique...)
Tout bien ranger, refaire des valises, se renseigner sur toutes les conditions de voyage en avion…. passer les contrôles, arriver jusqu’à la gare, prendre le train, et une fois arrivés, remettre en route l’électricité et surtout l’eau (en espérant qu’aucun tuyau n’ait éclaté) sans parler de retrouver un fournisseur Internet pour se reconnecter...
Et surtout dire au revoir, aux uns...
pour retrouver les autres...
( il viendra bien un moment où ce ne sera plus possible et il faudra rester sur place...mais ce moment n’est pas encore venu)
* * *
Multiculturalisme, pluralisme, bi ou trilinguisme,
tous ces mots qui décrivent notre époque et qui ne semblent que des slogans pour beaucoup,
mais pour nous qui appartenons à cette communauté de familles (plutôt clans que familles ) qui sommes d’íci, d’ailleurs et d’autre part encore,
Ils ont du sens,
ils définissent les contours de nos vies…
On est toujours assis entre deux chaises,
ou trois,
On est partout chez soi,
ou au contraire toujours
« chez eux »
selon,
la perception que les autres ont de qui on est…
* * *
Mais une fois que tout sera prêt, que les valises seront bouclées, que les adieux seront faits et que les frontières seront franchies….
Et qu’on pourra de nouveau respirer l’air d’une autre lieu qui nous est cher,
On sera au calme, en paix…
* * *
La paix…
c’est ça le drame que vivent tous ceux qui ont dû partir les valises à la main et qui ne pourront pas rentrer chez eux
C’est le drame de mes étudiants…
qui viennent du Yémen...ou de l’Éritrée… ou même d’Amérique centrale,
réfugiés de la première ou la dernière heure…
je leur souhaite aussi qu’un jour
ils puissent boucler leurs valises
et repartir
Pour retrouver la terre de leurs ancêtres
au moins une fois
avant de mourir...