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Samedi 2 mai, 2020

(Journée magnifique, soleil radieux!)


Après l'explication de la parabole du semeur, on a l'impression qu'on a un peu en vrac, quelques autres paraboles dont on nous laisse le soin d'interpréter le sens..., on n'est plus ici dans le domaine du récit où l'on raconte des événements qui se déroulent les uns après les autres mais dans celui de la compilation ou du coup, c'est le rédacteur de l'Évangile, qui prend l'initiative de regrouper des textes ou des informations, recueillies d'une manière dispersée, et de leur donner un semblant d'unité. 

Il n' y a pas vraiment de contexte précis qui nous permette de dire avec certitude le sens du passage qui suit et c'est ça le génie de cette forme d'expression:  chacun va pouvoir dans les images évoquées trouver le sens qui parle le mieux à son expérience de vie. (C'est donc bien moi plus que jamais qui interprète le texte présenté et non un anonyme doté d'une connaissance privilégiée)

 

"Il leur dit encore: Apporte-t-on la lampe pour la mettre sous le boisseau, ou sous le lit? N'est-ce pas pour la mettre sur le chandelier?
 Car il n'est rien de caché qui ne doive être découvert, rien de secret qui ne doive être mis au jour.
Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende.


Ce que dit Jésus me semble très important dans la mesure où le désir de faire des disciples un groupe privilégié, d'initiés auxquels seraient confiés des secrets est une grande tentation, tentation illustrée par le gnosticisme qui a été un danger pour l'église naissante.. Il faut dire que ce que Jésus a dit auparavant  "à vous il est donné de connaître les mystères du royaume" pourrait donner cette impression, si on s'arrêtait là,..(et c'est pour ça, qu'il ne faut jamais s'arrêter mais continuer à écouter. continuer à suivre) ou si on érigeait cette déclaration en un principe de base.

Cette image de la lampe qui doit être mise sur le chandelier ( et c'est peut-être pour ça qu' il a été placée là) désautorise une interprétation étroite et  figée de ce qu'il a dit aux disciples dans un contexte bien précis d'échanges avec eux, Le mystère du royaume était réservé aux disciples seulement parce que le contexte l'exigeait et que le moment n'était pas venu de le révéler mais il leur sera demandé,exigé même de partager ce mystère plus tard..

Le succès étonnant du roman  "The Da Vinci Code" montre à quel point on est friand de secrets et  malheureusement aussi à quel point l'église est perçue comme un lieu où le secret est la norme (ce qui a tristement été démontré avec les scandales sur la pédophilie.).  Ce qui nous attire tellement dans le secret et l'exclusivité est son lien avec la puissance:  est puissant celui qui connait un secret que les autres n'ont pas, mais aussi qu'ils ne voudraient pas qu'il soit dévoilé.. D'où l'attrait des sociétés secrètes comme la franc-maçonnerie, où l'on doit prêter serment pour s'assurer de la loyauté de ses membres et permettre surtout de les contrôler...

(Le succès des théories complotistes vient aussi de là car dévoiler un vrai ou faux secret donne une sensation de pouvoir au citoyen qui se sent impuissant face aux événements qui sont hors de son contrôle et de sa portée)

Mais notre désir de secret a aussi une autre raison plus évidente: cacher nos fautes. À quoi servent les secrets sinon à cacher la vérité, à dissimuler les actes répréhensibles voire les crimes? (comme si on pouvait les cacher à la personne la plus importante qui soit: Dieu le juge suprême!)

C'est cette question de la vérité qui est au centre : ce qui est vrai, la lumière, la vérité ne doivent pas rester cacher...Elles doivent être connues de tous pour les éclairer pour qu'ils ne titubent dans les ténèbres. La vérité est un bien.. C'est un devoir, une nécessité que de la faire connaître et il y a presqu' une promesse que tôt ou tard, de toutes façons, ce qui est caché...sera dévoilé,  les mensonges seront exposés! (plus tard que tôt malheureusement semble-t-il trop souvent}

Que celui qui a des oreilles entendent!

{Bienheureux celui qui cherche la vérité et a le courage de la proclamer! Bienheureux les prophètes, même s'ils s'en prennent plein la figure!}

 


Il leur dit encore: Prenez garde à ce que vous entendez. On vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis, et on y ajoutera pour vous.
Car on donnera à celui qui a; mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a.

On est en plein dans le proverbe ici et pas dans l'énoncé d'une vérité théologique ( je l'espère)  Le message est-il  que la largesse, l'ouverture, la générosité appellent cette même générosité en retour et qu'au contraire, le repli sur soi, le refus de partager ou même de recevoir (ce qui est dit) conduisent à perdre le peu qu'on a?( comme quand on oublie le peu que l'on sait d'une langue étrangère quand on ne l'utilise pas de peur de faire des fautes)

 

Heureusement, avec les deux paraboles suivantes, on revient sur un terrain un peu plus solide avec l'image du semeur qui avait déjà été expliquée:

 

Il dit encore: Il en est du royaume de Dieu comme quand un homme jette de la semence en terre;
qu'il dorme ou qu'il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu'il sache comment.
La terre produit d'elle-même, d'abord l'herbe, puis l'épi, puis le grain tout formé dans l'épi;
et, dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car la moisson est là.

Une autre parabole de semeur donc mais plus courte celle-là qui en quelque sorte prend le contre-pied de l'autre dans la mesure où elle met en valeur le fait que ce lui qui jette la semence en terre n'est pas responsable de sa croissance, de son succès quand l'autre montrait plutôt qu'il n'était pas responsable de son échec quand elle tombait sur des terrains pierreux. C'est bien Dieu qui est le maître du miracle de la croissance et de la maturation du fruit, pas question de laisser l'être humain s'en attribuer le succès .

( On n'est qu'au début du printemps alors pas encore de fruits sur les arbres, que des fleurs mais elle sont déjà une promesse)

 

Il dit encore: A quoi comparerons-nous le royaume de Dieu, ou par quelle parabole le représenterons-nous?
Il est semblable à un grain de sénevé, qui, lorsqu'on le sème en terre, est la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre;
mais, lorsqu'il a été semé, il monte, devient plus grand que tous les légumes, et pousse de grandes branches, en sorte que les oiseaux du ciel peuvent habiter sous son ombre.
 C'est par beaucoup de paraboles de ce genre qu'il leur annonçait la parole, selon qu'ils étaient capables de l'entendre.
 Il ne leur parlait point sans parabole; mais, en particulier, il expliquait tout à ses disciples.

Et finalement, cette dernière parabole qui fait tellement chaud au coeur car elle retourne les valeurs de notre monde où les grands et les puissants semblent les seuls capables d'accomplir de grandes choses: elle nous encourage nous qui faisons tous partie des petits ,des insignifiants et qui face à des catastrophes comme cette pandémie, nous nous sentons désemparés , inutiles...

 Dans le Royaume de Dieu, planter une petite graine de rien du tout, accomplir un simple geste de compassion, de justice, n'est pas perdu, bien au contraire, ce geste est multiplié... et dans ce sens, on retrouve le même enseignement que celui donné dans la parabole du semeur précédente, car c'est Dieu qui la fait croître, grandir et se multiplier, ce n'est pas de notre fait...

Le danger, c'est de ne rien planter en croyant que notre contribution est dérisoire...

(La nôtre oui...si elle n'était pas arrosée par quelqu'un d'autre!)

P.S: aujourd'hui, on a planté des tomates et des oignons, mais on a triché, ce n'était pas à partir de graines...les graines de maïs, elles ont déjà été plantées dans les champs...

Tag(s) : #Etude de l'évangile de Marc
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