Du 20-23 février, de Washington D.C, à Rockingham County
La politique
Maintenant que l'impeachement est passé et que le président a été acquitté comme prévu, et que sont passées ses tirades infantiles de gamin effronté et grossier pour fêter sa victoire mais encore plus, sa vengeance contre ceux qui ont témoigné contre lui...la vie politique revient à la normale, comme quand même comme toile de fond les primaires du parti démocrate qui sont un spectacle assez désolant parfois...La montée en puissance de Bernie Sanders qui affole tous les Démocrates bien-pensants et fortunés...
De l'autre côté de l'Atlantique on a l'affaire Griveaux...que les français appellent l'américanisation de la politique: ils ont bon dos les États Unis...quand un politique français, se fait prendre à cause de selfies ridicules pour séduire une femme qui n'est pas la sienne ... et les cris d'orfraie de la classe politique contre l'invasion de la vie privée, ne sont pas très convaincants ou en tout cas sont hypocrites. Les partis d' opposition se gaussent même s'ils crient au scandale...( il faut quand même être inconscient et ignorant pour croire que ce que l'on envoie sur un smartphone est privé) comme toujours c'est la famille de l'homme politique en question qui paie au prix fort ce genre de scandale...
(Plus inquiétante cette nouvelle qui fait la Une...la révélation des abus sexuels de feu Jean Vanier: je n'ai pas encore eu le temps de digérer la nouvelle)
Et la vraie vie
Bibliothèque municipale, Washington DC
Vacances scolaires obligent (à peine une semaine ici), il faut bien trouver quelque chose à faire avec les enfants et pourquoi ne pas aller à la bibliothèque municipale, surtout quand il fait froid dehors...étonnante mais aussi de plus en plus normale, cette communauté humaine faite d'enfants de toutes les couleurs avec leurs nounous, leurs mères et leurs grand-mères (très peu 'hommes, j'en ai vu un seul) dans ce coin de la bibliothèque réservé aux enfants qui écoutent lus ou moins attentifs l'histoire que s'époumone à raconter une jeune femme qui gesticule pour essayer de retenir leur attention (certains des enfants n'avaient pas un an, alors ce n'était pas facile et les plus bruyants étaient les adultes qui parlaient entre eux et je devrais dire entre elles pour être honnête).
Les poussettes mises sur le côté étaient assez impressionnantes car elles devaient accommoder souvent plus d'un enfant pour les nounous qui sont chargés de plus d'un même si quelques unes étaient pour des jumeaux et les enfants avaient l'air de la même famille.
Mais qui pourra dire quelles sont les nounous et quelles sont les mamans dans ce groupe si bigarré ou le physique des enfants est totalement étranger à celui des femmes qui s'en occupent? Alors après avoir vu le film, " Il a même tes yeux" je ne voudrais pas faire l'erreur de penser que une femme noire avec un enfant tout blanc ou aux cheveux roux ne peut pas être la maman, adoptive en tout cas, mais il y a d'autres facteurs qui ne mentent pas, car il y a des choses qui ne changent pas quand on observe tout ce beau monde: les différences de niveau économique et social...
On reconnaît bien les nounous, non pas parce-qu'elles sont noires, un facteur quand même que l'on ne peut pas éviter de remarquer, mais par leur manière de s'habiller, de parler et de se tenir qui montre bien qu'elles n'appartiennent pas à des classes fortunées ....et ici à Washington, j'aurai pu être autant à Paris, car certaines nounous parlaient en français, ...évidemment celles qui parlaient en espagnol étaient aussi nombreuses et certainement quelques unes étaient les mamans de leurs propres enfants...(il y avait une jeune femme asiatique avec un enfant aux cheveux roux que je ne pouvais pas mettre dans aucune catégorie)
Les classes sociales se côtoient mais ne se mélangent pas ou le font plus rarement...car ils ne vivent pas dans les mêmes quartiers et ne fréquentent pas les mêmes écoles...Qu'est-ce qui est le plus insurmontable: les différences ethniques ou les différences socio-économiques? Les deux sont souvent liées mais il est incontestable que l'appartenance à un milieu socio-économique privilégié facilite la mixité ethnique: les riches avec les riches, les pauvres avec les pauvres. Il y a seulement quelques lieux privilégiés où tout le monde se retrouve, toutes origines et tout statut social confondus, mais ces lieux sont rares...ça devrait être les églises, reflet de ce que doit être le royaume de Dieu mais ce n'est même pas le cas...!
Gare de Washington
Mixité socio-économique ou ethnique dans la gare centrale de Washington où converge métro, train et bus avec sa galerie marchande et ses restaurants...On reconnaît tout de suite ceux qui travaillent dans les bureaux en chemise avec ou sans cravate dans les restaurants et ceux qui vont prendre un train ou un autocar, ces derniers étant au plus bas de l'échelle ( pas vraiment, ce sont les sans abris qui font la manche dehors) sauf ceux qui étaient avec moi dans le car de retour dont les arrêts se font sur les campus universitaires et qui étaient des étudiants en grande majorité s moins riches quand même car ils n'ont pas de voiture...
Concert de musique Blue Grass
Et une fois de retour à la campagne, je me retrouve à un concert de blue grass dans une église où le mot mixité, n'existe pas et que les sociologues appelleraient la culture appalachienne... les gens assis autour de longues tables ont une moyenne de 60 ans, jeans et sweet shirts fatigués ( mais pas ces faux jeans perces qui coûtent les yeux de la tête) portent des casquettes (étonnement une seule casquette pro trump ) mais ce qui ne cesse de m'étonner, ce sont ceux de moins de 60 ans qui ont les bras couverts de tatouage... qu'est-ce qu'ils expriment, qu'est-ce qu'ils cherchent, un surplus de quoi? Qu'est-ce qui manque à leur vie que les tatouages peuvent leur donner?
Mais si on est à la recherche d'authenticité, on ne peut pas trouver mieux: la musique jouée par ses amateurs (de tout âge du coup) banjo, guitare, violon, violoncelle, harmonica n'a rien du show business mais un moment de convivialité entre des personnes qui se succèdent les uns après les autres pour chanter ou jouer au seul micro installé au milieu et qui sont simplement heureux de pouvoir passer quelques moment en famille et avec des amis. Ils présentent avec fierté, leur femme, leur fille ou leur petite fille, leurs cousins et leurs amis à ceux qui sont assis et qui les accompagnent de hochement de la tête,rythmant la musique de la main et du pied et de quelques applaudissements à la fin de chaque morceau tout en continuant de converser avec leurs voisins...Sur une table derrière où chacun viendra se servir, assiettes et couverts sont alignés avec comme plat principal "chili" (haricots rouges à la sauce tomate, pas de vegie ou très peu) et les boissons, café et sodas....
* * *
Il faut de tout pour faire un monde...un monde qui vit loin de la Une des journaux, loin des feux de la rampe, un monde où vivent des gens ordinaires comme il y en a tant sur la planète..
Puissent-ils tous vivre au moins en paix!
(C'est pas gagné!)
P.S Et le lendemain, non loin de là, la beauté d'un dimanche ensoleillé