Le 11 octobre....
Il pleut, il pleut, il pleut....et ce soir la température devrait descendre au-dessous de 10.....Enfin ! Bientôt je vais me plaindre qu'il fait trop froid !
Aujourd'hui, la lecture était une de mes histoires préférées de l'évangile, celle dont le titre pudiquement dit dans les vieilles bibles....la parabole de l'ami importun....être importun, c'est quand même un beau mot, c'est encore être poli....mais l'ami de l'histoire racontée, était carrément un sans gêne et c'est la traduction que j'ai lue aujourd'hui....et c'est vraiment le mot qui convient car déranger quelqu'un au milieu de la nuit, tambouriner à sa porte pour qu'il vous donne du pain, tout ça parce que vous vous êtes imprévoyant ....il y a de quoi faire la sourde oreille...
Ça me rappelle la fable de la cigale et de la fourmi dont je me souviens encore des premiers vers :
La cigale ayant chanté tout l'été, se retrouva fort dépourvue quand la bise fut venue...
Et comme le dit la fable, la fourmi n'étant pas prêteuse... non seulement elle ne l'aide pas mais elle lui envoie cette phrase pas très sympa à la fin de la fable :
Alors vous chantiez ? Je suis fort aise et bien dansez maintenant
( Je dois avouer avoir un peu triché car pour les premiers vers j'avais oublié le mot bise et dernier vers : j'en suis fort aise... il a fallu que j'aille regarder les mots exacts...)
En tout cas dans cette parabole, racontée par Jésus, cet homme sans gêne est pris en exemple...c'est quand même étonnant...et peut être plus étonnant encore que ce soit envers Dieu que son effronterie soit encouragée... ce tutoiement de Dieu que l'on trouve déjà dans l'Ancien Testament avec Abraham et le prophète Ézéchias ( voir le posthttp://simone-over-blog-com.over-blog.com/2018/10/dieu-guerit.quelquefois.html ), ce marchandage qu'ils font avec Dieu pour qu'il change d'avis...dans cet exemple c'est l'insistance qui est préconisée, un insistance que certains pourraient qualifier de mauvais aloi, irrespectueuse et preuve d'un manque de foi ... pire même d'un égoïsme coupable que serait celui qui oserait faire des requêtes personnelles (pour lui ou ses proches) ....Mais là c'est tout le contraire, « demandez, frappez », Jésus nous encourage à être ce que l'on dit à des enfants de ne pas être, des quémandeurs.....Arrête de demander !
Ce n'est pas arrête de demander, c'est demande et continue à le faire jusqu'à ce que tu obtiennes gain de cause ! C'est pas rien quand même !
Alors évidemment, Jésus dans l'évangile de Mathieu, quand il enseigne contre l'hypocrisie religieuse et contre la prière ostentatoire, il dit bien « ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés Ne leur ressemblez pas; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez»
Mais ici, il ne s'agit pas de vaines paroles car il ne s'agit pas véritablement d'une prière dans le sens liturgique ou religieux du terme...,comme une litanie ou quelque chose que l'on répète sans y penser ( comme dans les moulins à prière), Jésus ne parle même pas de prier, il s'agit simplement de demander quelque chose....
Et puis, il y aussi quelque chose de très rassurant dans cette histoire : C'est de nous rappeler que Dieu est bon et qu'il ne va pas nous donner des mauvaises choses....ce n'est pas un Dieu cynique ou malintentionné qui trouverait du plaisir à nous voir souffrir ( pour notre bien...en plus)
Quel père parmi vous donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson ? ou un scorpion, quand il demande un œuf ?
Et pour moi ça veut dire aussi que si on demande à Dieu des mauvaises choses parce qu'on croit qu'elles sont bonnes et qu'on se trompe, Dieu ne va pas nous donner ces choses mauvaises qu'on lui demande....et c'est pour ça que l'exemple du parent qui tout mauvais qu'il soit donne des bonnes choses à ses enfants est quelque chose auquel on peut s'identifier...
(alors il y a des personnes qui disent qu'elle n'aiment cette image de père qui évoque pour eux des sentiments négatifs ...mais Jésus ne parle pas de nos pères à nous, il s'adresse à nos sentiments de parents, ou plutôt du parent qu'il y a en nous...)
Quand on arrive à la fin du passage on voit que ce qui est demandé est l'Esprit Saint, mais dans la version donnée à Mathieu c'est tout simplement de « bonnes choses » donc ce n'est pas à cette demande là particulièrement à laquelle il répond......
Moralité (il y a toujours une moralité à la fin des fables) ce soir je ne vais pas me gêner avant de me coucher pour demander..
Voilà le texte de Luc
Jésus disait à ses disciples : « Supposons que l’un de vous ait un ami et aille le trouver en pleine nuit pour lui demander : “Mon ami, prête-moi trois pains : un de mes amis arrive de voyage, et je n’ai rien à lui offrir.” Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : “Ne viens pas me tourmenter ! Maintenant, la porte est fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner du pain”, – moi, je vous l’affirme : même s’il ne se lève pas pour les donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.
« Eh bien, moi, je vous dis : Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte. Celui qui demande, reçoit ; celui qui cherche, trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s’ouvre.
« Quel père parmi vous donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson ? ou un scorpion, quand il demande un œuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »
©AELF
Et en contraste, voilà celui de la cigalle et la fourmi !
La cigale ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’août, foi d'animal,
Intérêt et principal.
La Fourmi n'est pas prêteuse,
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant,
Je chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez ? j'en suis fort aise,
Eh bien! dansez maintenant.