Le 24/25 août
La cloche de l'église du village a sonné ce matin...cela veut dire que quelqu'un est décédé...je ne savais pas qui mais c'est la boulangère qui passe en voiture pour vendre du pain qui m'en a dit le nom...
Lecture
Toute cette semaine, c'est le texte de l'évangile qui parle des ouvriers qui sont appelés à travailler à différentes heures qui me court dans la tête...
L'histoire que Jésus raconte commence par ces mots : « le royaume des cieux est semblable à
(J'aime quand Jésus présente sa « théologie », la seule qui soit valide, sous la forme d'une fable au lieu de faire un sermon ou de développer un raisonnement en deux ou 3 points, ou encore de proposer une description élaborée sur la nature de Dieu, comme le font tellement d'autres)
Toujours est- il que l'histoire racontée parle du propriétaire d'une vigne qui continue à embaucher des gens tout au cours de la journée quand il les trouvent à différentes heures sans rien à faire... et qui à la fin va payer de la même manière ceux qui ont travaillé toute la journée que ceux qui sont arrivés à la dernière heure ….
L'histoire choisie n'est pas là pour que l'on en tire des conclusions sur les droits des travailleurs...ce n'est pas un discours de syndicaliste ni non plus de propriétaire terrien alors on aurait tort d'y chercher une quelconque justification à une politique sociale ou une autre...elle nous renseigne en tout cas sur le statut social des auditeurs de Jésus qui devaient être en grande majorité des journaliers et qui justement parce-qu'ils étaient journaliers et n'avaient pas de travail tous les jours, avaient le temps de venir l'écouter...
Cette histoire évoque pour moi, ces lieux à Washington DC, à côté d'une station service ou d'un super marché, où se tiennent des Sans-papiers qui attendent que l'on vienne leur proposer un travail pour la journée...ils sont discrets mais le lieu est connu des habitants qui cherchent quelqu'un pour faire des travaux variés et on voit des voitures approcher pour parler avec l'un d'entre eux et se mettre d'accord sur le prix.....
« En effet, le royaume des Cieux est comparable au maître d'un domaine qui sortit dès le matin afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne.Il se mit d'accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier, c'est-à-dire une pièce d'argent, et il les envoya à sa vigne. »
Comme c'est illégal, la discrétion est de mise, et les autorités locales ferment plus ou moins les yeux mais de temps en temps, un fonctionnaire un peu trop zélé veut y faire le ménage et alors, il faut choisir un autre endroit....En tout cas quand à 4 heures de l'après midi, je vois ces hommes qui attendent encore que quelqu'un vienne leur offrir du travail...surtout quand il fait froid dehors, je me dis qu' il faut vraiment être courageux ou avoir faim...et c'est comme si l'histoire racontée par Jésus se déroulait devant mes yeux :
Sorti vers neuf heures, il en vit d'autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire. Et à ceux-là, il dit : "Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste."Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même.Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d'autres qui étaient là et leur dit : "Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ? Ils lui répondirent : "Parce que personne ne nous a embauchés." Il leur dit : "Allez à ma vigne, vous aussi."
Mais voilà, la fin est un peu inattendue, en tout cas quand le patron, paie les ouvriers et qu'il donne à ceux qui ont travaillé une heure la même somme d'argent que ceux qui ont travaillé toute la journée....alors évidemment si l'on n'a travaillé qu'une heure, on est bien content et on trouve que c'est génial cette générosité dont il fait preuve...mais quand on a travaillé toute la journée....on s'attend normalement à ce que le patron nous en donne plus : rien de plus logique, rien de plus normal : dans ce cas l'injustice du patron est flagrante.....
D'ailleurs, comme Jésus prévoit bien cette réaction, il le fait dire par les ouvriers de la première heure...il n'a pas peur de dire tout haut ce que les gens pensent tout bas...
Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d'un denier. En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine :"Ceux-là, les derniers venus, n'ont fait qu'une heure, et tu les traites à l'égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !"
Ce qui est juste, c'est que celui qui travaille plus gagne plus, celui qui travaille moins, gagne moins. Est-ce que cet exemple représenterait l'idéal communiste d'antan « à chacun selon ses besoins », c'est-à dire que l'on va payer tout le monde pareil quelque soit le type de travail que l'on fasse considérant qu'on a tous les mêmes besoins? Ou bien voudra-t-on insister au contraire que s'il a été payé la même quantité c'était parce-qu' il voulait vraiment travailler et était donc méritant.... contrairement à ces fainéants qui vivent de l'aide de l'État...
En réalité, selon l'endroit où je me positionne dans l'histoire, je trouve ça injuste ou généreux, j'apprécie ou je n'apprécie pas l'explication du maître :
Mais le maître répondit à l'un d'entre eux : "Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N'as-tu pas été d'accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner au dernier venu autant qu'à toi : n'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? C'est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »
C'est vrai son raisonnement est impeccable, ce n'est pas vraiment injuste ce favoritisme envers les derniers car il respecte l'accord qu'il avait fait...et pourtant .. ça me chiffonne quand quelqu'un a les mêmes droits que moi et que je pense qu'il ne le mérite pas !
Qu'est-ce qu'il y a derrière ce sentiment d'injustice ? Est-ce que la générosité de Dieu envers autrui (un autrui que je connaisse, car la générosité de Dieu en principe, je trouve ça bien...) révèle de la jalousie, de l'envie...N'accuse-t-on pas son frère ou sa soeur d'être l'objet de favoritisme de la part de ses parents parce qu'on pense qu'ils bénéficient de privilèges qui ne nous sont pas octroyés?
(C'est fou comme la réussite ou le bonheur des autres peut nous perturber surtout quand ils l'étalent en photo sur Facebook...)
Si je voulais aller jusqu'au bout de ce texte, il faudrait que je me demande s'il y a des personnes que je connais et pour lesquelles la générosité de Dieu m'incommode ?
C'est beau l'évangile tant que ça ne nous montre pas du doigt... !
À méditer...