Et voici, ce même jour, deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades;
14 et ils s'entretenaient de tout ce qui s'était passé.
15 Pendant qu'ils parlaient et discutaient, Jésus s'approcha, et fit route avec eux
le 4 avril, Auvergne
Orage le matin, éclaircies l'après-midi
Les journées continuent à s'étaler devant moi, complètement vides, c'est-à-dire sans obligation aucune...ce que je crois n'avoir jamais connu avant.....et je m'étonne de penser qu'en Europe ou dans les pays où les gens vivent seuls, ce ne soit pas une situation d'exception. Vivre seul sans obligations à part celles que l'on veut bien s'accorder, est certainement un luxe.. que peuvent se permettre uniquement les personnes qui ont des ressources (pension ou autre) qui leur permettent de vivre sans préoccupation du lendemain..
Peut-être parce-que cette situation n'est pas routine, elle m'apparaît plus enviable, je ne doute pas que je m'en fatiguerais après un certain temps mais c'est certainement parce-que je ne suis pas seule qu'elle ne me pèse pas. Si j'étais vraiment seule, c'est-à-dire isolée, sans famille et amis, la situation serait certainement différente. La solitude est une souffrance quand elle est isolement, et l'isolement, on y reviendra toujours c'est de ne pas se sentir aimé par qui que ce soit, c'est ne compter pour personne...Or j'ai la chance de compter pour quelques uns...(et en plus avec l'Internet et le wifi je peux entrer en communication...)
( Bien sûr, à ces personnes qui ne se sentent aimées par personne, on répète à longueur de journée Dieu t'aime, ce qui est vrai, mais c'est plus réconfortant si quelqu'un en chair et en os que l'on peut voir, nous le dit...ou nous le montre car il y a des gens qui ne savent pas dire...)
Ce qui me court dans la tête, depuis ce matin, c'est ce beau récit des compagnons d'Emmaüs, (texte du jour) où l'on voit de nouveau que cette résurrection, ne s'est pas manifestée d'une manière spectaculaire, tant et si bien que les deux personnes en question ne se rendent pas compte que Jésus, est avec eux....Pas d'apparition soudaine comme les super héros de BD !
J'aime cette histoire probablement parce-que je voyage souvent et qu'au cours de ces voyages, on rencontre des gens, des « étrangers » avec qui on se met à parler et quelquefois, ils nous racontent ou on leur raconte des choses très personnelles parce-que l'on sait qu'on ne les reverra pas...
(Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis retrouvée plus d'une fois avec des gens du Liban dans des vols Paris Washington... et à mon dernier voyage en avion, j'étais justement assise à côté d'une femme libanaise qui rentrait dans son pays et je l'ai interrogée sur comment était la vie là-bas dans cette poudrière qu'est le Moyen Orient ….et .elle m'a raconté comment les mariages continuaient à être des grandes fêtes et comme ils continuaient à vivre comme si de rien n'était.. Je m'étonne toujours de voir cette capacité des êtres humains à vivre « normalement » au milieu des guerres et des tragédies....je me suis aussi surprise à remarquer comme on peut se comprendre entre femmes et devenir complices facilement quelle que soit nos origines ou nos vies quand on parle d'enfants ou de maris...)
La situation me semble tellement naturelle, celle de deux personnes qui sont en chemin et qui en rencontrent une troisième qui se met en marche, le soir avant de s'arrêter pour manger dans une auberge...Beaucoup en font l'expérience dans ces pèlerinages comme celui de St Jacques de Compostelle (croyants et pas croyants) dans cette région où j'habite près du Puy en Velay...
Il m'est vraiment facile d'imaginer cette conversation sur les événements qui se sont déroulés à Jérusalem et la tristesse mais aussi la déception de ceux qui viennent de perdre un maître et un ami. C'est comme quand on commente les événements de l'actualité avec un compagnon de voyage et qu'on lui dit qu'en réalité ces personnes qui sont mortes dans la tragédie dont tout le monde parle dans les journaux, nous on les connaissait...
(Malheureusement, par acquis de conscience j'ai eu la fausse bonne idée de chercher des documents sur l'historicité du passage...et évidemment comme c'est un récit qui a à voir avec la résurrection, il fallait s'y attendre....j'ai trouvé des tas d'opinions là-dessus...mais ça a été difficile de trouver finalement un article vraiment sérieux et récent sur la question...beaucoup de blogs pour prouver ceci ou cela...Du coup, j'y ai passé toute l'après-midi...)
En tout cas, Jésus qui marche à côté de nous,
Jésus notre compagnon de voyage qui nous réconforte un jour de grande tristesse
Jésus discret.... mais bien vivant,
"Et voici, ce même jour, deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades;et ils s'entretenaient de tout ce qui s'était passé. Pendant qu'ils parlaient et discutaient, Jésus s'approcha, et fit route avec eux"