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Mardi 6 février, Auvergne,

 

On est vraiment en Auvergne :

il a neigé et c'était un cadeau de bienvenue ( en tout cas pour moi) de me réveiller le matin et de voir de ma fenêtre les arbres, les champs, les talus et les chemins, tout blancs; il n'y a rien de plus beau que ce spectacle là, de plus impressionnant que cette métamorphose qui s'opère la nuit sans qu'on s'en rende compte. L'émerveillement du matin.

 

Et puis assis dans la cuisine de chaque côté de cette table en bois noirci longue mais étroite, avec derrière la cuisinière à bois dans ce qui était l'âtre, l'horloge aux lignes sobres, les poutres au dessus de notre tête, et les toutes petites fenêtres pour garder le peu de chaleur … j'ai vraiment l'impression d'être à l'intérieur de ces cartes postales que l'on vend chez le libraire et qui montrent une cuisine auvergnate traditionnelle, sauf que ...ni l'un ni l'autre de nous ne sommes des auvergnats traditionnels...

Et d'abord qu'est-ce que c'est que ça veut dire traditionnel ? Un moment figé de l'histoire que l'on brandit comme éternel, immuable et qui prend une valeur identitaire, par rapport à laquelle on mesure les uns et les autres pour décider s'ils sont des nôtres ou pas...

 

Je remercie en tout cas, pour ce lieu devenu un oasis de paix, lieu dont je ne voulais pas et qu'il a fallu apprivoiser, moi qui aimais tant le bord de mer …

Je sais maintenant que c'est un luxe d'avoir un lieu où l'on peut s'arrêter, poser ses valises …et écouter le silence ...

( C'est ça qui me frappe ici, le silence du village endormi: j'entrouvre la porte, je regarde le ciel étoilé, personne dehors, pas un seul bruit...je remplis mes poumons de ce silence bienfaisant et apaisant )

Cette plénitude de paix, elle est rare...

Je ne sais pourquoi mais me reviens ce poème de Verlaine :

Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme!
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu'on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l'arbre qu'on voit,
Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.

- Qu'as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?

( j'avais oublié qu'à la fin de ce poème il y avait cette interrogation douloureuse, la sérénité on la trouve plutôt dans cet autre poème « La vie humble aux travaux ennuyeux et faciles est une œuvre de choix qui veut beaucoup d'amour »)

 

En tout cas, il y a un psaume magnifique qui décrit bien cette plénitude de paix il la décrit comme celle de l'enfant qui se trouve repu bien au chaud dans les bras de sa mère:

Éternel! je n'ai ni un coeur qui s'enfle, ni des regards hautains; Je ne m'occupe pas de choses trop grandes et trop relevées pour moi. Loin de là, j'ai l'âme calme et tranquille, Comme un enfant sevré qui est auprès de sa mère; J'ai l'âme comme un enfant sevré. Israël, mets ton espoir en l'Éternel, Dès maintenant et à jamais!

 

Bien sûr qu'il faudra repartir, mais en attendant, je prends le temps...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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