Délivre-nous du mal

Jeudi 11 janvier, Bogotá, Colombie

3ème jour dans le même lieu : c'est vraiment du luxe.

Finalement moi qui ai toujours du mal à faire fonctionner les manettes de douche quand je vais d'une maison à l'autre, je suis arrivée à prendre une douche sans recevoir sur le dos au jet d'eau froide ! Une bonne douche chaude, quel luxe !

Les expériences de petite madeleine, c'est mon mari qui les a, ce qui m'étonne...dans le taxi où le chauffeur nous racontait toutes ses aventures, quand on est passé sur les rails du train, lui, il s'est souvenu du jour où....

On était dans un bus avec nos trois enfants et on allait au culte dans un quartier éloigné de notre domicile (ça mettait plus d'une heure et demie)...Notre chauffeur fonçait dans les rues de Bogotá car il était poursuivi par un autre bus....(son conducteur était furieux d'avoir eu son rétroviseur endommagé quand on l'avait doublé ...) Quand il est arrivé à nous rattraper il nous a barré la route ce qui fait que nous nous sommes retrouvés sur les rails du chemin de fer qui traverse la ville... Et tout à coup on a vu qu'un train arrivait vers nous....panique...tout le monde se pousse pour descendre...ce n'était pas un TGV, mais c'était quand même inquiétant.

Mon mari rassemble les enfants pour les protéger de la foule paniquée ( le plus jeune manquait car il était descendu du bus en se faufilant avec les premiers passagers)...finalement, l'autre conducteur se rendant compte quand même du danger qu'il nous fait courir nous laisse le passage...

En tout cas pas une expérience facile pour un père de famille qui se sent responsable de la sécurité de ses enfants... en réalité une véritable épreuve à laquelle il a dû faire face pendant notre séjour en Colombie surtout que cet épisode n'en est qu'un parmi tant d'autres, l'assaut du train en ayant été un autre pas particulièrement facile à vivre non plus...

vendredi 12 janvier...

Autre journée intense hier de retrouvailles...

Joie de retrouver un couple affermi dans la foi, leader d'une congrégation après une vie de combats et de miracles avec leurs enfants (guérison miraculeuse d'un enfant né avec un handicap, guérison aussi miraculeuse après un accident), ayant vécu les hauts et les bas de l'engagement en église ...joie de voir aussi que leur situation matérielle est bien meilleure que celle qu'ils avaient la dernière qu'on les avait vus...

D'autres qui ne semblaient n'avoir ni avancé ni reculé...

Tristesse de revoir cette femme amaigrie, affaiblie, le visage marqué par la souffrance et le manque, comme pliée par le poids des soucis familiaux et qui nous a raconté les combats qu'elle menait pour ses enfants et petits enfants qui vivaient des situations particulièrement tragiques et douloureuses...

La compassion des uns et des autres qui l'ont entourée et accompagnée..

Pourquoi les uns et pas les autres ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Tous étaient engagés dans la foi à peu près au même niveau... Comment se fait- il que certains semblent avoir mieux réussi que d'autres ? Surtout pour cette femme, est-ce seulement une étape douloureuse qui n'est que passagère et elle verra bientôt le fruit de ses prières ou sa situation actuelle est-elle le résultat d'une longue chaîne de malheurs successifs  ?

Ce serait trop facile de donner une réponse à ces questions, trop facile d'expliquer les bénédictions des uns et les difficultés des autres par leur niveau de foi ou de sainteté...

Seigneur prends pitié de ceux qui souffrent, délivre les du mal, console-les et aide-nous à les accompagner sur leur route...

21 heures 30. De retour d'une journée passée à Chia, près de Bogotá, dans une très belle « finca » (ferme/ grande propriété), un autre monde que celui d'hier...C'est quand même agréable de se retrouver chez les pas pauvres du tout : tout est beau autour de soi, et on est bien servi !

Seigneur prends aussi pitié d'eux...