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Dimanche 14 janvier, 2018 dernier jour à Bogotá.

En vrac

15 heures, Il pleut...

Ça fait du bien de s'éloigner des beaux quartiers même si c'est un peu sale dans les rues et il y a beaucoup de tags sur les murs et des devantures de magasins toutes grillagées...

Un chauffeur de taxi nous a dit que son père avait été assassiné à cause des émeraudes...Il y a aussi une grosse mafia dans la production et vente d'émeraudes. Il savait le nom de celui qui avait commandité le meurtre et qui n'avait jamais été inquiété, par contre ceux qui l'avaient exécuté, eux avaient été rattrapés et mis en prison...

C'était dimanche matin et comme c'était le cas quand on habitait à Bogotá , la carrera 7 était réservée aux vélos (cicloVía) C'était sympa de voir tout ce monde à vélo, petits et grands et surtout qu'il était précisé que ce n'était pas un lieu de course mais de loisirs.

Bien sûr il y avait toute sorte de vendeurs de jus de fruits le long du parcours. Pour moi la Colombie c'est le pays des jus de fruits frais...n'importe où l'on peut en avoir qui sont préparés dans la « licuadora »( un mixer), appareil électro ménager présent dans tous les foyers. Je donne leur nom en espagnol : lulo, maracuyá, guanábana, tomate de árbol etc.....un délice..mais bien évidemment si l'eau qu'on y ajoute n'est pas très potable, c'est à déconseiller...

 

On est retourné à l'église où était le centre audio-visuel qui avait été créé par notre mission et avait été laissé entre les mains de personnes compétentes quand nous sommes partis  : le centre n'existe plus car peu à peu les différentes missions et églises n'ont plus eu envie ou n'ont plus vu la nécessité de partager leurs ressources dans ce domaine : pionner à une époque ce centre audio-visuel avait fait son temps.

Le culte qui devait avoir lieu à 11 heures:30 avait été remplacé par une réunion de formation pour un groupe venu du Pérou. On y a rencontré des amis de longue date, très impliqués dans le processus de paix. On s'est réjoui du miracle de la paix en Colombie même si ce n'est pas gagné et qu'il y a beaucoup de problèmes en perspective.

Cette église n'appartient pas aux églises charismatiques qui grandissent beaucoup mais leur engagement social est aussi très important dans l'avance du royaume de Dieu. Chaque groupe a sa pierre à poser : certains excellent dans l'évangélisme, d'autres dans le discipulat, d'autres dans les manifestations spectaculaires de l'Esprit Saint, mais toutes les églises ont une histoire mouvementée, une histoire de combats spirituels...toutes celles qui commencent à occuper un territoire qui n'avait pas été défriché auparavant...Dans l'histoire de l'implantation d'églises, il y a toujours ceux qui ont sacrifié leur vie et n'ont pas vu le fruit de leur travail, ceux qui sont venus au moment de la récolte et ceux aussi qui ont chuté pour une raison ou pour une autre..

 

On a revu notre maison et cette fois-ci on a pu y rentrer : c'était sympa. Une vieille grande maison en location qui avait commencé à tomber en désuétude (un énorme morceau de plafond en plâtre était tombé : heureusement que c'était pendant la nuit), elle avait de très belles boiseries, témoin d'une époque passée de prospérité, elle est maintenant réhabilitée et transformée en auberge...en fait j'ai trouvé ça très approprié...elle avait été utilisée pendant un certain temps après notre départ comme lieu de vie d'anciens prisonniers. Lieu d'accueil, elle l'avait été quand on y vivait et elle continue à l'être...

Le quartier avait changé avec des grands immeubles qui n'existaient pas. La maison de l'homme qui était un marabout, juste en face de chez nous et devant laquelle une bombe avait explosée pendant la nuit, ne semblait plus être là. Bien d'autres choses se sont passées là comme quand je me suis retrouvée nez à nez avec un intrus quand je sortais de la salle de bain qui lui venait de ma chambre...mais tout est bien qui finit bien si je suis là aujourd'hui pour le raconter !

 

Et « gracias a Dios »comme on le dit si habituellement ici sans y penser, gracias a Dios, je le dis moi en pesant chaque mot, nous et nos enfants avons été épargnés ce qui n'est pas le cas de tout le monde...

J'ai appris qu' on pouvait vivre avec une attitude de gratitude sans non plus penser qu'on aurait mérité d'être plus protégés que les autres...On a toujours été étonné et on l'est encore de ce qu'on ait été tellement épargné. Pourquoi pas nous, on s'est demandé souvent ? On le reçoit comme un don, une grâce mais non comme un dû.

On n'a pas non plus à s'excuser d'être encore en vie quand d'autres ne le sont pas, comme certains voudraient qu'on le fasse comme si le don qui nous avait été donné supposait qu'il avait enlevé à d'autres. Ce que l'on appelle « survival guilt », la culpabilité du survivant qui a conduit tant de juifs qui sont sortis des camps de concentration à se suicider après n'est pas ce que Dieu nous demande. La vie qu'il nous donne, il faut la saisir...

 

19:16. Notre vol est à 23:30, on vient nous chercher à 20 heures...On passe de nouveau par Toronto où il fait moins 6... je me demande comment ce voyage de retour se passera...j'espère que mieux qu'à l'aller mais je ne m'en soucie pas trop

 

Je rends grâce : notre dernière rencontre s'est bien passé...

 

Je suis en paix, pour le bilan ça attendra...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tag(s) : #Colombie: le grand retour
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