Samedi 6 janvier 2018, Medellín, Colombie
Le voyage en flota a été fatigant sinon mouvementé : 9 heures, 8 heures si tout s'était déroulé normalement mais un accident sur la route nous a obligé à faire une déviation...
Les paysages étaient magnifiques avec ces montagnes, pas très hautes mais escarpées, et toujours recouvertes d'une végétation luxuriante.
(le fleuve est le Cauca)
On est passé par la région de production du café : selon ce que j'ai entendu dire, on ne trouve plus d'ouvriers agricoles dans la région pour faire la récolte mais que ce sont les gens du Venezuela qui viennent travailler étant donné la crise économique qu'il y a dans leur pays... Comme quoi, c'est toujours les immigrants qui font le travail difficile... La main d'oeuvre locale s'est raréfiée en fait pour des raisons positives : une politique d'amélioration de l'éducation dans les campagnes fait que la population peut prétendre à un autre emploi que celui d'ouvrier agricole...mais ce qui est dommage c'est qu'ils n'ont pas ouvert des centres de formation pour promouvoir des métiers en relation avec la production agricole locale, contribuant à un exode rural...
Ah ! Une autre photo de ces boutiques que l'on trouve au bord de la route et qui vendent un assortiment de denrées plus ou moins bonnes...l'économie informelle fait toujours vivre un nombre incalculable de personnes.
Medellín, une ville que je ne reconnais pas tellement elle s'est développée et construite avec des immeubles d'une vingtaine d'étages qui poussent ici et là comme des champignons surtout sur les collines. Les « antioqueños »ont toujours eu la réputation d'être d'excellents entrepreneurs et hommes d'affaires mais me dit-on si le cartel de Medellín n'existe plus, le trafic de drogues lui continue (comme à Cali) sauf qu'il est l'affaire d'individus...Il y a donc beaucoup d'argent qui alimente cette croissance hors pair.
J'essaie de retrouver des points de repères mais je n'y arrive pas et surtout pas d'expérience de petite madeleine en voyant les lieux. Je veux quand même revoir le rez de chaussée de la maison où l'on a habité qui, je le constate, a toujours la même façade et c'est quand on frappe à la porte et que je peux entrevoir l'intérieur ( mais la personne ne semble pas du tout avoir envie de nous laisser entrer) que commencent à me revenir quelques sensations passées... Finalement, je me dis que si j'étais contente de voir le lieu, je ne suis pas du genre à faire des pèlerinages dans le passé : pas de désir d'être une femme de Lot et de me transformer en statut de sel....
Le présent, c'est ce qui compte, le temps perdu est perdu...
Un autre malade de plus dans notre groupe familial ce qui fait qu'une fois à Medellín, tous les plans élaborés tombent à l'eau...On prend du temps à se revoir avec une amie de longue date ce qui n'est pas plus mal...et de toutes façons c'est ce que moi, je préfère.
Demain dimanche, on ira à un culte évangélique et pas à la messe ( le mot protestant n'existe pas ici car c'est un terme issu de la réforme en Europe, on utilise donc le terme « evangélico »pour tout ce qui n'est pas catholique).
En attendant....
En attendant, je suis toujours la même ici que là-bas et ça me déçoit : je porte le même poids qu'il me faut décharger sur les mêmes épaules mais qui heureusement ne sont pas les miennes.
Je constate que où que je sois, j'ai besoin de réactualiser ma foi ...