Overblog
Edit post Follow this blog Administration + Create my blog

le mardi 26 septembre

J'appréhende aujourd'hui...

Je me suis programmée d'aller à la maison de retraite pour rendre visite à une vieille amie sachant que ça me demanderait un effort particulier mais qu'il fallait que je surmonte ma peur : celle de conduire jusqu'à cet endroit car il est impossible d'y aller sans prendre la voiture.......

Je connais toutes les raisons pour lesquelles mon appréhension est ridicule : ce n'est pas si loin que ça (une dizaine de kilomètres) ce n'est pas un parcours difficile, j'ai conduit à des endroits plus dangereux et dans des pays où les conducteurs brûlaient systématiquement les feux rouges et risquaient de vous tirer dessus si vous leur faisiez une queue de poisson...En plus ici, j'ai une voiture à embrayage automatique donc pas besoin de me préoccuper pour les démarrages en côte. Mille et une raison !

Et pourtant...chaque fois que j'arrête de prendre le volant, surtout après avoir été en France où il n'y a pas besoin de conduire, j'appréhende quand je dois me remettre à conduire. J'ai fini par l'accepter cette peur qui me revient à chaque fois et à prendre la décision de la surmonter car nécessité oblige.Même si, je pourrais me débrouiller en me faisant conduire, ce qui serait possible en théorie mais m'empêcherait d'être indépendante.

Ça m'avait frappé quand j'étais venue ici de voir que le concept de la liberté pour certains, c'était quelque chose de très concret : pouvoir prendre la voiture et aller où bon leur semblait. Avoir une voiture en plus n'était pas un luxe mais une nécessité et la première chose qu'on s'achetait quand on avait 16 ou 18 ans, c'était une voiture même si elle était pourrie! Je ne comprenais pas cela.

Et ces grands espaces m'étaient inconnus : on faisait des kilomètres et des kilomètres et quand on regardait sur la carte, on avait à peine parcouru un ou deux centimètres. Les lieux avaient l'air si proche sur les cartes, mais on n'y arrivait jamais ! Mon expérience de l'espace était celle des espaces fermés, protégés, encerclés. C'était la ville ou le village où toutes les maisons sont serrées les unes à côté des autres et les jardins sont séparés par des clôtures, tous des endroits entourés où se sent à l'abri. Pas ces étendues ouvertes, à perte de vue, ces routes qui n'en finissent pas, ces espaces sans la moindre marque de la présence humaine. Je me sentais perdue au milieu de tout cela!

Prendre la voiture fait partie d'un certain nombre de choses auxquelles je dois faire face périodiquement avec appréhension. Au moins ce ne sont pas des crises de panique qui me paralyseraient complètement et qui peuvent être tellement douloureuses. J'en ai été proche quelquefois mais j'ai toujours trouvé le moyen de m'obliger à passer outre.

Pour passer outre, c'est toujours la même technique...prier de toutes mes forces ! Comme quand j'étais petite...et comme je suis encore petite, je continue à faire la même chose!

Je connais bien tous les arguments de ceux qui affirment que l'on croit en Dieu parce-que l'on en a besoin, ou plus généralement que l'homme a inventé Dieu par peur de l'inconnu, comme si l'existence de Dieu dépendait de nous les humains, les derniers arrivés sur cette planète, nous qui n'étions pas là quand l'univers s'est formé, nous qui sommes dans l'après, nous qui sommes tout sauf la cause première de l'existence de toute chose: quelle arrogance, cette arrogance des insensés ! Mais en tout cas si ma croyance en Dieu vient du fait que je ne sois pas capable de me tenir debout toute seule, sans la béquille de la foi, et bien ainsi soit-il! J'assume : je n'ai rien à prouver à qui que ce soit et encore moins à moi-même !

Il est temps de partir 10:30

14:45 de retour.

J'ai toujours honte après coup, honte de ma fragilité, honte de mon manque de foi, honte qu'à chaque fois je sois stressée pour accomplir des tâches aussi simples. Mais après coup, ça ne sert jamais à rien : on ne vit pas dans l'après coup, on vit dans le pas encore et dans le pas encore, c'est la foi qui me sauve, qui me permet d'avancer. Merci Seigneur d'aimer ceux d'entre nous qui sommes encore des enfants !

« Jésus, voyant cela, fut indigné, et leur dit: Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n'y entrera point. Puis il les prit dans ses bras, et les bénit, en leur imposant les mains. »Marc 10:14-16

 

P.S. Quand même quand j'y pense quand les deux hurluberlus de la Corée du Nord et des États Unis risquent de faire sauter la planète en s'envoyant des missiles sur la tronche, moi ce qui me stresse c'est prendre la voiture pour aller au village d'à côté : c'est quand même pas sérieux ! De quoi avoir honte !

Tag(s) : #En vrac, #Méditation
Share this post
Repost0
To be informed of the latest articles, subscribe: